Critiques

Future Islands

Singles

  • 4AD
  • 2014
  • 42 minutes
7,5

2014FutureIslands_singles280214Toujours dans la catégorie critique/rattrapage, paraissait au mois de mars dernier l’album titré Singles de la formation pop synthétique Future Islands. Ce groupe originaire de Baltimore, Maryland, est formé de J. Gerrit Welmers (claviers, programmation), William Cashion (basse, guitares) de même que le meneur, l’unique en son genre, Samuel Herring (textes, voix)… car en ce qui concerne l’expression d’une singularité incomparable, Herring est carrément dans une classe à part.

En effet, le bonhomme (qui possède un look se comparant à celui d’un agent d’assurance en congé) se dandine étrangement sur scène et s’applique systématiquement à moduler ses inflexions vocales de façon à ce qu’on le remarque pleinement! Vous irez visionner la performance offerte par la formation dans le cadre du David Letterman Show, vous pourrez juger par vous-mêmes. Ceci dit, la voix d’Herring, oscillant entre accents soul et modulations mélancoliques issues de la coldwave, se démarque par sa sincérité désarmante, même si on y décèle une théâtralité souvent surfaite.

Musicalement, ce groupe a tout pour exaspérer le gros nerf de votre humble serviteur: synth-pop kitsch éculé complètement eighties, maniérisme exagéré, chansons pop racoleuses/fédératrices, etc. Sauf que ça marche drôlement bien puisque la recette musicale présentée forme un tout totalement cohérent. Le contraste musical entre certains morceaux enjoués et l’interprétation à fleur de peau de Samuel Herring fonctionne à la perfection. Oui, on a été séduit par ces ritournelles pop qui coulent de source. Ça semble tellement facile pour Future Islands qu’on est forcé d’apprécier la très grande compétence des musiciens qui appuient le «personnage» que représente Herring.

Réalisé par Chris Coady (TV On The Radio, Yeah Yeah Yeahs, The Antlers), ce disque étonne par la sobriété de ses arrangements, ce qui permet à ces titres de faire aisément leur bout de chemin. Un bout de synthé par ici, une ligne de basse par là, quelques guitares subtiles bien positionnées dans le mix et surtout une véritable batterie qui octroie à cet enregistrement un petit penchant organique fort apprécié. Bien franchement, une étonnante surprise!

Il n’y a aucune chanson anémique au programme et ce Singles porte merveilleusement bien son titre. Parmi les favoris de votre vieux grognon, on a spécifiquement affectionné l’unificatrice/springsteenienne Seasons (Waiting On You), la très Fine Young Cannibals intitulée Doves, la sensuelle Back In The Tall Grass, l’émouvante A Song For Our Grandfathers, les très coldwave Lighthouse et Fall From Grace, le refrain prenant enfiévrant Like The Moon de même que la conclusive A Dream Of You And Me.

Voilà une sitedemo.cauction qui aurait dû être refilée à un autre collaborateur tant ce style musical se situe aux antipodes des goûts musicaux du rédacteur en chef du Canal Auditif, mais ô surprise, ce Singles se démarque et fera assurément partie des meilleures parutions synth-pop de l’année en cours. En toute objectivité, on comprend maintenant un peu mieux le concert d’éloges qu’a récolté cette création à sa sortie.

Ma note: 7,5/10

Future Islands
Singles
4AD
42 minutes

www.future-islands.com

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=-5Ae-LhMIG0[/youtube]