Fontaines D.C. continue son périple avec Romance, un album qui délaisse résolument tout ce qui pouvait se rapprocher de post-punk dans sa facture auditive pour se concentrer entièrement au rock indépendant. On sent un tournant plus pop sur Romance, comme si la formation avait pris le goût de chanter dans de grandes salles lors de sa tournée en première partie des Arctic Monkeys qui a fait visiter les arénas et stades du monde.

Est-ce que c’est une mauvaise chose? Du tout. Le virage est fait avec goût et ne tombe pas dans la facilité pour autant. Romance est de loin l’album le plus accessible de Fontaines D.C., mais d’un autre côté il n’y a aucune mauvaise pièce sur celui-ci. Contrairement à Skinty Fia, cette fois-ci, les textes sont ancrés dans des réalités émotionnelles plus personnelles des membres du groupe. Que ce soit la crise d’angoisse qui a inspiré Grian Chatten à écrire l’intoxicante Starbuster ou encore une relation tumultueuse avec une ex sur Here’s the Thing.

On trouve des nouvelles aventures auditives de Fontaines D.C. qui se lance de l’orchestral avec brio sur In the Modern World, une pièce qui incorpore des cordes très à propos. Ce n’est pas la seule fois où le groupe fait appel à du renfort de cordes. On l’entend aussi sur la balade mélancolique Horseness Is the Whatness, une pièce sur le sentiment de déprime post-amour qui n’a pas marché.

On y voit aussi de la pop-rock assez entraînante qui est plutôt conventionelle, mais bien exécutée sur Bug. Même chose du côté de Favorite qui joue sur la bonne vieille guitare acoustique qui fait la rythmique pendant que la guitare électrique fait de la fioriture. On a l’impression de se retrouver dans la scène rock de la fin des années 2000 sur un moyen-temps.

Le mordant n’est pas complètement évacué de la proposition de Fontaines D.C. puisque Death Kink nous rappelle les moments plus rock du groupe. Ça brasse un peu, ce qui n’est pas la plus grande qualité de Romance.

Fontaines D.C. réussi son virage pop avec Romance. C’est sûr que ça inquiète tout de même un peu pour le futur, mais pour le moment, l’album est tout à fait satisfaisant et ne compte aucune pièce faible, même si le mordant passé du groupe est un peu élimé.