Foals
Everything Not Saved Will Be Lost part 1
- Transgressive Records / Warner Bros. Records
- 2019
- 40 minutes
Le groupe anglais Foals revenait avec son cinquième album en carrière : Everything Not Saved Will Be Lost part 1. C’est aussi la première de deux parties de la même œuvre. La seconde moitié, et le sixième album de la formation est prévu pour l’automne prochain. C’est un premier en quatre ans, What Went Down était paru en août 2015. Depuis, des changements ont eu lieu dans le groupe puisque le membre fondateur et bassiste, Walter Gervers a quitté Foals en bons termes en 2018. Le titre de ce nouvel album est une référence au mème internet né de l’épigraphe du roman The End Games de T. Michael Martin. Cette phrase était censée être un message de fin de partie sur Nintendo. Mais cela est totalement fictif et Martin l’a inventé. N’en demeure pas moins que l’internet l’a récupéré et on la retrouve sur de nombreux articles de Reddit.
Cette citation est jumelée à une image qui montre la relation en infrarouge de la nature avec les bâtiments autour. Foals nous revient donc avec un album à thématique apocalyptique et cette urgence qui habite la plus jeune génération d’essayer de sauver les meubles avant qu’il soit trop tard. Dépassant les cadres de cette thématique, le groupe envoie des chansons qui peuvent être lues sur plus d’un degré (poudoum tchiiii). Foals n’a pas perdu sa touche et ses pièces sont généralement dans les tales d’un rock dansant, groovy et entrainant.
Parmi les morceaux qui donnent le plus envie de se déhancher, citons le premier simple, Exits. Ce dernier porte de nombreux thèmes qu’on retrouve au travers Everything Not Saved Will Be Lost part 1. Le titre fait référence aux bunkers achetés par des riches dans des pays comme la Nouvelle-Zélande, au cas où le niveau des océans augmenterait de façon drastique. Au-delà de ses thèmes bien intéressants, la pièce possède aussi un refrain tout à fait intoxicant duquel il est difficile de se défaire. On peut en dire tout autant d’In Degrees et sa cadence appliquée où les claviers et les guitares se relancent la balle pour ponctuer la chanson alors que la basse et la batterie s’assurent de nous donner envie de fouler le plancher de danse.
Certains morceaux vont dans des zones inexplorées encore par le groupe. L’étrange Cafe D’Athens et son xylophone rythmé en fait partie. Par-dessus la partition musicale entrainante, la formation a rajouté une basse sombre et des voix aériennes curieuses. L’ensemble donne un peu une impression de film d’horreur. Foals varie ses atmosphères. Après des moments plutôt lugubres, on retrouve la légère Sunday qui jète un peu de lumière sur cette vision sombre du futur. C’est bien sûr de courte durée puisque l’album se termine sur la touchante I’m Done With the World (& It’s Done With Me).
I’m done with the world and it’s done with me
All I wanna do is get up and leave
Sun falls into the garden
I’m on my knees– I’m Done With the World (& It’s Done With Me)
Ce nouvel album de Foals est tout à fait réussi encore une fois. Le groupe ne se réinvente pas musicalement, mais fait très bien ce qu’il fait. Et dans leur genre, c’est l’une des formations les plus efficaces et fiables qui soient. Les textes de Yannis Philippakis sont toujours aussi pertinents et on y trouve plus d’un niveau. Cette première partie à Everything Not Saved Will Be Lost donne envie d’entendre la deuxième. En attendant, elle se prend bien en elle-même.