Elephant Stone
Ship Of Fools
- Elephants On Parade
- 2016
- 46 minutes
Rishi Dhir est le meneur incontesté du trio psychédélique canadien Elephant Stone. Dans le cadre du festival Osheaga, j’avais découvert la formation alors qu’elle avait donné un excellent concert à la petite Scène des Arbres, il y a quelques années. Le précédent effort, The Three Poisons, voyait le groupe prendre une tangente plus accessible, mais le penchant hypnotique de la formation demeurait somme toute assez présent. Un effort de modernisation assez intéressant.
Cette fois-ci, Dhir et ses comparses proposent une création assez variée, même si le trio s’aventure dans un territoire électro-pop psyché déjà prospecté par les Tame Impala de ce monde. Et c’est quelque peu dommage, car ce sont les effluves de musique traditionnelle indienne (l’ADN d’Elephant Stone) qui disparaissent au profit d’éléments synthétiques mille fois entendues. De minuscules clins d’œil à l’Inde font irruption dans l’excellente Run, Sister, Run et la paisible Silence Can Say So Much, mais c’est à peu près tout. Bref, ce qui caractérisait Elephant Stone n’existe plus. Ainsi, le groupe sonne un peu comme tout le monde…
Cela dit, Ship Of Fools n’est pas un mauvais disque. Elephant Stone explore de belle façon les incontournables sonorités eighties qui pullulent sans cesse depuis une dizaine d’années. On y entend des influences de New Order, Depeche Mode et autres consorts de l’électro-pop 80. Le changement de rythme sournois dans Cast The First Stone qui met de l’avant une explosion de guitares shoegaziennes est fort intéressant et, combiné à la rythmique en toc, cette déflagration confère une certaine originalité à la chanson. La conclusive Au Gallis (chantée en français) fait penser à du We Are Wolves en format pop et Andromeda est également solide.
Comme vous pouvez le constater, Ship Of Fools n’est pas dépourvu d’intérêt. Cependant, je me suis ennuyé fortement du sitar de Dhir et des percussions tribales/poteuses qu’Elephant Stone incorporaient à ses chansons. Autre chose qui agace un peu, ce sont ces voix féminines mille fois entendues (et résolument pop) qui font leur apparition çà et là tout au long de l’album.
Pour être honnête, je suis demeuré de marbre à l’écoute de ce Ship Of Fools… et comme je l’ai déjà mentionné auparavant dans certaines critiques, ce sont les pires disques à critiquer. Vraiment. Si parmi vous, il y avait des fans de Kasabian, New Order et Tame Impala, vous pourriez apprécier à sa juste valeur ce nouvel album d’Elephant Stone. En ce qui me concerne, ce disque m’a laissé sur ma faim.
Ma note: 6/10
Elephant Stone
Ship Of Fools
Elephants On Parade
46 minutes