Don Bruce + SeinsSucrer
Sal.Rose, vol. 1
- Indépendant
- 2020
- 18 minutes
Le 24 juillet dernier paraissait le projet Sal.Rose, vol. 1, un EP collaboratif entre les rappeurs Don Bruce, du collectif Les Fourmis (FouKi, LaF, L’Amalgame et plus) et SeinsSucrer, qui a déjà lancé deux autres projets en 2020. Le duo avait déjà capté l’attention de plusieurs acteurs de la scène Rap Québ avec les simples 40’s et De l’or. La hype était donc bien présente d’autant plus que la sortie de l’album a dû être repoussée de sa date première, soit le 19 juin.
Le projet commence en force avec la pièce Boom. La voix super grave de Don Bruce et celle aiguë de SeinsSucrer viennent se mélanger parfaitement sur un gros beat trippy où la basse et les charlestons sont prédominants. Les gars crient, tirent du revolver, font des explosions… Bref, ce n’est pas le genre de chanson que tu fais écouter à ta tante Micheline, mais tu devrais aimer l’énergie si t’aimes le gros rap sale.
40’s arrive par la suite. C’est une pièce pas mal plus relax qui débute avec un petit échantillonnage jazzy, mais qui vire rapidement en party anthem. C’est assez clair quand Dr. Stein, artiste invité sur la pièce et cher acolyte de SeinsSucrer, mentionne ceci lors de ses quatre premières lignes :
“On va faire la fête toute la nuit,
Tu peux toute amener tes amies,
Mélange la coke pis la molly,
On cherche la dope pis les ennuis”.
-40’s
Suit le troisième extrait du projet, Problématique, une collaboration avec Catboot de L’Amalgame. Ce dernier nous offre le deuxième couplet alors que SeinsSucrer gère le premier et que Don Bruce chante le refrain. Les trois rappeurs sont au sommet de leur forme sur cette pièce qui pourrait facilement devenir l’hymne de leur crew, Les Fourmis. Vous pouvez d’ailleurs voir le vidéoclip à la fin de l’article.
Par la suite, Le magot se fait entendre. Une pièce où la mélodie règne, autant au niveau instrumental que dans les flows des rappeurs. C’est une pièce efficace, sans plus. Probablement la moins intéressante du projet, sans être mauvaise pour autant.
La chanson De l’or revient mettre les pendules à l’heure. Le duo joue parfaitement avec leurs meilleurs instruments : leur voix. Parfois grave, parfois aiguë, on en voudrait encore plus après les 2 minutes 20 secondes de la pièce. Essayez de ne pas balancer votre tête sur le rythme… Bonne chance.
Dr. Stein revient sur le premier couplet de la pièce Avec mon cat et on peut seulement s’en réjouir. Celui-ci aurait pu faire partie de l’album au complet et on ne s’en serait pas plaint. Sa voix unique vient bien compléter le duo. Ses paroles et ses flows viennent ajouter leurs sauces au projet, et ce pour le mieux.
L’album se finit sur Nuit d’hiver, une chanson à saveur old school où on peut comprendre l’étendu du talent des gars. Les deux lancent des flows impeccables munis de paroles raw. On sait à quoi s’attendre quand SeinsSucrer lance directement :
“J’veux pas l’virus mais j’vais la fuck avec mon mask off,
J’men vais check mes zombies s’t’un peu comme une dose de bath salts”.
-Nuit d’hiver
La pièce se termine sur un bon 45 secondes instrumental où l’on a déjà hâte d’entendre les rappeurs à nouveau. Ce sera pour une prochaine fois. Au final, Sal.Rose, vol. 1 est probablement l’un des projets les plus uniques qu’entendront les fanatiques de Rap Québ au cours de l’année 2020. Les productions sont impressionnantes, la polyvalence des rappeurs et leur chimie viennent affirmer la qualité du projet. Vous allez sans doute aimer ce duo si vous aimez des rappeurs comme Les Anticipateurs, Niska ou Joe Rocca.