Deerhoof
La Isla Bonita
- Polyvinyl Records
- 2014
- 32 minutes
«No band is an island. Felt like one sometimes, in those budgetless and obscure early days, Satomi and me locked in the basement trying to figure out how our clashing personalities and ideas could turn into a band. If we hadn’t had that crazed mid-90s Bay Area punk scene to call home, I doubt we’d still be here to chat about a 20th anniversary. … We don’t set out to create masterpieces. The Deerhoof fan is a thrill-seeker. This is the latest volley in an ongoing conversation we’ve been honored to hold for 20 years.»
C’est ainsi que le batteur Greg Saunier décrit La Isla Bonita, douzième album du groupe, dans le communiqué de presse du groupe. Depuis presque vingt ans le groupe repousse sans cesse les limites en mélangeant des éléments pop avec du punk, du noise et pas mal tout ce qui peut leur tomber sous la main. La Isla Bonita n’est aucunement différent des précédents efforts sur cet aspect.
En fait, le nouvel album est exactement ce à quoi on s’attend de Deerhoof. Les fans aguerris ne seront pas choqués à l’écoute de Big House Waltz. Au contraire, ce sera comme enfiler des pantoufles. Bien que ce ne soit pas la première fois qu’on y glisse le pied, elles n’en sont pas moins confortables et plaisantes. Pour celui qui n’a jamais écouté la bande à Matsuzaki, le choc risque d’être délicieux. Deerhoof déconstruit tout en restant accrocheur. Constamment. God 2 en est la preuve.
La Isla Bonita s’entame sur Paradise Girls: une ode aux femmes qui jouent de la basse. Le tout sur un rythme intoxicant entouré d’une distorsion douce pour l’oreille du mélomane qui tire champ gauche. La rêveuse Mirror Monster fait aussi vivre quelques beaux moments qui rappellent les motifs planants des Flaming Lips de l’époque The Soft Bulletin. Dans le département plus rock, Last Fad offre des beaux moments de guitare abrasive et de virement de bord sur un dix cennes, mais c’est certainement Exit Only qui reçoit la palme garage de La Isla Bonita.
Un douzième album pas piqué des vers par le quatuor Deerhoof qui ne vous désarçonnera certainement pas si vous êtes un adepte, mais qui saura vous faire passer de beaux moments musicaux. Il y a tout de même un petit goût de revenez-y avec les mélodies qui finissent, comme d’habitude, par se loger dans la mémoire et ressurgir à tout moment de la journée.
Ma note: 7/10
Deerhoof
La Isla Bonita
Polyvinyl
32 minutes
pitchfork.com/news/56388-deerhoof-announce-new-album-la-isla-bonita-share-exit-only/
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