4 ans après Spiral, Darkside est de retour avec Nothing. Cette fois-ci, Tlacael Esparza est un membre à temps plein du groupe et ajoute sa touche dans les pièces de l’album. La création des pièces de Nothing peuvent être retracée à une série de jams et de pratiques pour se remettre en forme avant leur retour sur scène en 2022.

Nothing arrive comme une continuité dans le son de Darkside, mais avec des nouvelles avenues rendues possibles par la présence d’Esparza et le refus du surplace de Dave Harrington et Nicolás Jaar. Le trio se lance dans plusieurs directions sur ce nouvel album. Certaines sont faciles à adopter. C’est le cas pour l’excellente S.N.C. avec ses échantillons surprenants, sa construction délicieuse et sa mélodie convaincante. Il y a dans la pièce à la fois un éclectisme surprenant et une unité puissante.

La groovy Slau qui ouvre l’album offre aussi de beaux moments avec ses rythmes quasi reggae triturés et ses explorations vocales filtrées. Are You Tired? (Keep On Singing) offre aussi un moment mélodieux construit sur une trame intéressante, quoique plus minimaliste par moment. Ça demeure une aventure plaisante pour les tympans.

Le côté « jam » de l’album est présent dans des pièces comme American References (qui va sûrement faire fâcher Donald étant donné que c’est chanté en espagnol) ou encore dans Graucha Max. Bien que c’est à ce moment où c’est le plus flagrant, toutes les pièces portent les stigmates d’avoir été construite à travers un échange musical entre les trois membres de Darkside.

Comme tout jam, il y a aussi un certain manque de direction dans l’ensemble. Ce n’est pas archigrave, mais on ne peut pas dire que Nothing constitue un tout bien ramassé. Ça se promène dans les méandres de la création avec les surprises qui viennent avec l’abandon des sentiers battus. Pour cette raison, la création est peut-être un iota en deçà des deux autres albums de Darkside, mais ça demeure une œuvre de qualité qui mérite votre attention.