Critiques

Cult Of Luna

A Dawn To Fear

  • Metal Blade Records
  • 2019
  • 82 minutes
8,5
Le meilleur de lca

Mine de rien, A Dawn To Fear paru à la fin du mois de septembre est le premier album de Cult Of Luna depuis Vertikal, paru il y a 6 ans et demi déjà. Il y a eu bien sûr l’exercice Mariner en 2016 avec la talentueuse Julie Christmas, mais le groupe ne place pas cet incroyable disque dans sa discographie officielle. 

À l’écoute de A Dawn To Fear, par contre, on est rapidement frappé par l’évolution du son de Cult Of Luna, une évolution qui a été rendue possible par la démarche de Mariner

Mais ce nouvel album, est aussi un digne successeur de Vertikal et un ajout important à la discographie du groupe suédois. Le côté froid et industriel qui caractérisait le précédent album a été mis de côté principalement par un changement de personnel aux claviers, mais aussi en raison du changement de thème abordé par le groupe sur A Dawn To Fear, l’album le plus personnel du groupe depuis Somewhere Along the Highway

En fait pour être plus précis, c’est surtout à Vertikal II qu’il faut retourner pour trouver les racines conceptuelles et musicales de ce nouveau gravé. Plus lent, plus aérien, que Vertikal et même Eternal Kingdom sur lesquels le groupe préconisait une approche plus directe, frontale, A Dawn to Fear est un album qui se déploie délicatement. Il est un voyage introspectif savamment ficelé si bien, qu’encore, après plus d’une douzaine d’écoutes, je m’étonne de voir comment Cult Of Luna a progressé dans sa manière de construire les crescendos et les moments de grande intensité de ses chansons. 

Le triptyque A Dawn to Fear, Nightwalkers et Lights on the Hill, pièces centrales de l’album témoignent sans équivoque de cette nouvelle approche du groupe. Ces morceaux contiennent des slide guitars, des voix douces et murmurées ainsi qu’une plus grande variété d’effets de claviers. Tous ces ajouts donnent des nouveaux moyens à Johannes Persson et sa bande pour déployer le narratif de l’album. 

Il est vrai que les deux titres d’ouverture, Silent Man et Lay Your Head To Rest, sont des pièces plus conventionnelles de Cult Of Luna et que par leur longueur, A Dawn To Fear tarde avant d’amener de nouvelles idées, mais la qualité des nouvelles propositions effacent ce petit défaut de rythme. 

Cult Of Luna prouve encore une fois qu’ils trônent seuls au sommet du post-métal avec leurs propositions audacieuses, exigeantes et d’une qualité inégalée.