Critiques

Crocodiles

Boys

  • Zoo Music
  • 2015
  • 35 minutes
6,5

CrocodilesBrandon Welchez et Charles Rowell sont les leaders de Crocodiles. Ce tandem alliant shoegaze à la Raveonettes/Jesus And Mary Chain, psychédélisme et mélodies pop avait lancé en 2013 un bancal Crimes Of Passion qui évoquait un peu trop les pointures mentionnées précédemment. Les Californiens sont de retour cette semaine avec un cinquième album titré Boys sur lequel on entend la formation s’amuser avec des rythmes électros évoquant les Antilles.

Pas d’inquiétude, ce n’est pas un album plein de bongos (petit clin d’œil à certains membres du club d’écoute dans lequel on fait partie). Les guitares saturées sont toujours en usage et les mélodies très «frères Reid» noyées dans la réverbération pullulent encore chez Crocodiles. Donc, le pain et le beurre de la formation sont toujours comestibles et de bon goût, malgré l’évidente ressemblance aux artistes phares habituels.

Là où ça devient plus intéressant, c’est quand Crocodiles camoufle ses influences par l’utilisation de rythmes ensoleillés combinés avec l’esthétique coutumière du groupe. On fait référence à la quasi-salsa (pas la trempette les amis…) Kool TV qui, grâce aux claviers narcotiques, devient très intéressante ainsi qu’à la conclusive Don’t Look Up; une sorte de fox-trot estival aux effluves psychédéliques.

Crocodiles bifurque aussi vers une atmosphère pop issue des années 60 sur The Boy Is A Tramp, comme si les Jesus And Mary Chain étaient téléportés en 1969 et avaient côtoyés (et fumés quelques joints) avec des formations telles que les Turtles. C’est magnifiquement orchestré et l’assemblage de synthétiseurs, qui sonnent comme une orchestration de cordes, nous a bluffés complètement.

Bien entendu, ce n’est pas parfait. Pourquoi? Parce qu’il est difficile de faire abstraction de tous ces aveuglants ascendants que Crocodiles semblent incapables de mettre au rancart. Ici, on a beaucoup écouté Jim et William Reid, assez pour avoir envie de s’en éloigner un peu… Mais bon, c’est très subjectif de notre part. Les morceaux Do The Void, Hard, Blue et Peroxide Hearts se situent encore trop à proximité des pionniers de la noise-pop. En contrepartie, quand le groupe y met l’effort, on peut se retrouver devant des pièces aussi captivantes que les garages pop Foolin Around (superbe vidéoclip d’animation à voir ci-bas) et Transylvania.

Comme vous le pouvez le constater, on n’est pas subjugué par le travail de la paire, mais en toute objectivité cette conception sonore est un cran au-dessus du précédent effort. Après un cinquième disque, il faudra s’y faire, Crocodiles ne sera ni plus ni moins qu’un faire-valoir pour des créateurs plus bourratifs comme Deerhunter… mettons! Un disque adéquat pour ce groupe condamné ad vitam aeternam à jouer en première partie de musiciens plus substantiels du genre.

Ma note: 6,5/10

Crocodiles
Boys
Zoo Music
35 minutes

https://www.facebook.com/killcrocodiles

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=zETVVhtmj8A[/youtube]

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