Critiques

Lo Tom

Lo Tom

  • Barsuk records
  • 2017
  • 29 minutes
7

Une chose donne envie de se pencher sur Lo Tom avant même d’avoir entendu une seule note. David Bazan et TW Walsh, qui ont sévi ensemble au sein de Pedro The Lion, sont enfin réunis. Ils sont rejoints par Trey Many et Jason Martin qui jouaient ensemble au sein de Starflyer 59. Le groupe est présenté comme étant une gang de chums qui avaient envie de jammer ensemble et qui se sont rapidement retrouvés à pondre de nouvelles chansons. Ce n’est pas si surprenant parce que généralement, lorsque David Bazan et TW Walsh sont réunis, la magie opère. Après tout, c’est le duo qui a accouché de l’excellent Achilles Heel.

Évidemment, Lo Tom est surplombé par le fantôme de Pedro The Lion qui fût l’un des groupes les plus intéressants de la décennie 90. La grande raison étant le talent de compositeur de Bazan qui a poursuivi sur une note plus introspective avec ses albums solos, dont Strange Negociations. Ce qui est absent des albums de Bazan par contre est la distorsion puisque les guitares y sont asséchées. Lo Tom ramène des riffs avec plus de mordant tout en conservant les mélodies efficaces de Bazan. Sans atteindre le niveau de complexité et de beauté de Pedro The Lion, on retrouve sur cet album homonyme quelques pièces d’intérêt.

Les guitares nerveuses et bruyantes se font entendre dès les premières notes de Covered Wagon qui ouvre l’album. Ajoutez à cela la voix légèrement éraillée de David Bazan qui retrouve l’élan des beaux jours. Sans atteindre les bas-fonds de la mélancolie humaine, Bazan plus en contrôle de son organe vocal se permet quelques fantaisies dans les airs. On le retrouve même en mode rock et dissonant sur la dynamique Another Mistake qui se termine sur un « ah fuck ». Un chien qu’on n’avait pas entendu chez Bazan depuis un bon bout de temps. Vous trouvez que Bazan est trop cité ici? C’est qu’on y retrouve sa griffe partout dans les compositions.

On le voit même s’aventurer dans de nouvelles avenues surprenantes. Pretty Cool prend des tournures quasi crooner où il est d’une confiance méconnaissable. What’s up David? T’es ben rendu solide comme le roc? Les riffs balancent entre des guitares bruyantes et des passes qui rappellent le rock classique des années 70. Surprenant, mais non sans charmes. On retrouve même des solos dans Lower Down… ce n’est pas peu dire.

Dans l’ensemble, Lo Tom est un premier album pour le quatuor qui rappelle pourquoi on aime tant Bazan et qui s’éloigne de ses essais des dernières années où la guitare acoustique et les synthétiseurs faisaient la loi. Ce retour aux sources est de bon augure bien qu’on n’atteint jamais la marginalité et la surprise dans les compositions que Pedro The Lion nous offrait. De plus, avec ses 29 minutes, l’album reste un peu court. Ça vaut tout de même un détour et une oreille attentive.

Ma note: 7/10

Lo Tom
Lo Tom
Barsuk Records
29 minutes

http://www.lotomlotom.com/