Jim James
Tribute to 2
- ATO Records
- 2017
- 40 minutes
Jim James, ancien chanteur de My Morning Jacket, surfe sur le succès de son dernier album Eternally Even et nous propose l’album de reprises Tribute to 2. Il est de mise d’être méfiant face à ce genre d’album, voire cynique. Si le but d’un album de reprises est de partager ses inspirations, pourquoi de pas simplement publier une liste d’écoute? Dès les premières notes, nul ne doutera de l’authenticité de ses intentions.
Le choix des chansons saura séduire rapidement les mélomanes parmi vous. Certains noms attirent plus le regard que d’autres : Beach Boys, Elvis Presley et Bob Dylan. Détrompez-vous par contre, pas de Surfin’ USA, de Heartbreak Hotel ou de Knocking on Heaven’s Door, à notre grand bonheur. Alors qu’il nous propose généralement un rock indé appuyé et énergique, le ton casse avec le reste de sa carrière solo. C’est un Jim James doux et posé qui se présente. Guitare, piano et voix, cette dernière rehaussée d’une réverbération vieillotte, interpellera les fans de Fleet Foxes et plus particulièrement de Father John Misty.
Après quelques chansons très réussies en ouverture, telles I Just Wasn’t Made for These Times des Beach Boys et Baby Don’t Go de Sonny & Cher, le rythme lent et la production simpliste deviennent répétitifs. À la cinquième chanson, Crying in the Chapel d’Elvis Presley, vous aurez une envie de café pour vous réveiller. Et ça continue avec la chanson suivante Midnight, the Stars and You. Les prouesses vocales parfois maladroites gâchent une partition de guitare presque parfaite. Love is the Sweetest Thing dérange par son étrangeté. Difficile de justifier le choix artistique de chanter comme s’il venait de s’être fait retirer les dents de sagesse. Cette belle balade de l’âge d’or de la musique, qui cadrait parfaitement dans le registre de l’album, est tout simplement massacrée.
Tout n’est pas perdu et Tribute to 2 mérite quand même une bonne écoute. Il ne fera certes pas l’unanimité, par le choix éclectique de son répertoire, mais saura en charmer plusieurs le temps de quelques chansons. Ce disque ramènera dans le passé les plus âgés d’entre vous avec Lucky Man d’Emerson, Lake & Palmer et fera découvrir aux plus jeunes une période qui leur est peut-être inconnue. Et n’est-ce pas le but de tout album de reprises? Les beaux moments balancent les moins beaux. Et les ratés ne font pas ombrage à la qualité des cinq ou six chansons qui assurément vous toucheront.
MA NOTE: 5,5/10
Jim James
Tribute to 2
ATO Records
40 minutes