Critiques

Cold Specks

Neuroplasticity

  • Arts & Crafts / Mute Records
  • 2014
  • 77 minutes
7

jpegDeuxième album de la Montréalaise Cold Specks, Neuroplasticity, propose une musique plus lourde, plus sombre, mais aussi plus texturée qu’I Predict A Graceful Expulsion. Quels mots pour décrire l’opus de dix pièces? Nostalgie, garnotte, tempête et brume. Cold Specks est le projet de la chanteuse au pseudonyme d’Al Spx. Sa voix semble intemporelle, avec le grain rauque de Bonnie Tyler, le coffre de Nina Simone et une couleur difficile à saisir, à définir. Pour Neuroplasticity, Cold Specks a fait appel à une imposante section de cuivres qui souligne à merveille la mélodie vocale.

L’album s’ouvre sur des notes «organesques», distordues et un rythme lancinant. La trompette plaintive vient vite s’ajouter à la voix d’Al Spx. La deuxième pièce rompt l’ambiance pour se tourner vers la pop avec Bodies At The Bay. Le refrain se fait «loud». En fait, l’album s’arrime autour de ces binômes: lourdeur et pop, voix et cuivres, distorsion et clarté.

Paru le 26 août dernier, Neuroplasticity a maturé pendant deux ans dans la tête d’Al Spx avant d’atterrir dans les mains du sitedemo.caucteur Jim Anderson. Entourée de Ben Hillier (Blur, Depeche Mode), Cold Specks a enregistré au mythique Hotel2Tango avant de terminer la sitedemo.cauction au Revolution Recordings à Toronto. Les influences montréalaise, torontoise et anglaise (Al Spx a passé les deux dernières années aux alentours de Londres) s’entendent dans les différentes couches sonores.

Vraiment, il faut un certain temps pour apprivoiser Neuroplasticity tant le style de musique ressemble à tant d’autres, mais à aucun à la fois. Par exemple, la pièce Exit Plan commence comme une balade, avec des «ouhouhouh» bien pop alors qu’au refrain, on a affaire à des sonorités plus lourdes, quasi métal ou goth, un soutien du chanteur Micheal Gira de Swans. Une fois la surprise passée, l’album s’insinue lentement mais sûrement en soi pour y rester.

À mi-parcours de l’album, d’une durée d’une heure dix-sept minutes (il ne s’en fait plus beaucoup des aussi généreux!), l’auditeur peut découvrir Absisto, un morceau délicieux, où la voix de Spx est moins rauque et grave qu’habituellement. Une belle surprise pour cette pièce la plus longue: «Ciment down/Settle in».

La galette se clôt par A Season Of Doubt, une complainte touchante où les cuivres ont la belle part: «And we move like wolves/In the bleak night/And we dance like ghost/Deprived of flight/But the body will get/to understand/a season of doubt». Des paroles pour pleurer l’arrivée de l’automne, la saison du doute.

Neuroplasticity, un disque qui ne passera pas à l’histoire, mais qui s’apprivoise et qui s’adopte, une pièce à la fois et qui peut-être soulignera votre histoire.

Ma note: 7/10

Cold Specks
Neuroplasticity
Mute Records/Arts&Crafts
77 minutes

coldspecks.com

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=DKngft4Qjyg[/youtube]

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