Coilguns
Commuters
- Pelagic Records
- 2014
- 52 minutes
Commuters est le premier album de la formation suisse-allemande Coilguns. Assemblé après la parution de quelques EP brûlants par le trio composé d’ex-membres du collectif The Ocean, ce premier disque a été enregistré en mode «live» sans aucun overdub et travail de post-sitedemo.cauction.
Choix esthétique et créatif qui nécessite des prouesses techniques des instrumentistes (un batteur, et un guitariste) et un équipement exhaustif qui fera épaissir la sauce. Parce que oui, avec Coilguns, on est dans un univers résolument metal, d’une étonnante pesanteur.
Jona Nido branche sa guitare dans un large «pedal board» avant de la connecter à un monstrueux ensemble d’amplificateurs qui lui donne, à la fois, un tranchant et une lourdeur. Luc Hess est impérial derrière la batterie et Louis Jucker crie, chante, parle ou murmure, au besoin.
Pour l’ajout de textures, Coilguns s’adjoint les services d’une bande de musiciens mercenaires. Sur Earthians, le dernier titre de Commuter, les strates ont nécessité quatre guitaristes supplémentaires. Épique.
Mais ça sonne comment au juste Coilguns? Il y a de ces titres, comme Submarine Warfare Anthem, Minkowski Manhattan Distance ou Machine Of Sleep, qui sont de vraies charges thrash metal, avec des blastbeats, du riffage technique et le gros vocal de fond de bas-ventre. Dans ces moments, un sens de la garroche d’inspiration hardcore et math ajoutent du piquant à des compositions qui n’en manquent pas.
Mais il y a aussi des constructions plus lentes et complexes. Commuter part II, Blunderbuss Committe ou Earthians sont en ce sens les pièces maîtresses de Coilguns. On y reconnaît dans leur structure et leur développement l’architectonique de certaines pièces récentes de The Ocean. Mais aussi – peut-être est-ce dans la tonalité de la guitare (barytone sans doute) – on décèle sur ces morceaux une appartenance certaine au courant post-metal tel que le portent les Scandinaves de Cult Of Luna. D’ailleurs le riff d’ouverture d’Earthians (encore elle) évoque à la fois Firmament de The Ocean et Olwood de COL.
Dans ses moments troubles et rageurs, Coilguns se distance de son (iconique) ancien groupe. Et c’est probablement une bonne chose pour eux. On les associerait davantage à Old Gods pour cet aspect de Commuter. Mais en général chez Coilguns, y’a du Botch dans le son et Dillinger Escape Plan dans l’exécution. Peut-être un peu d’ISIS aussi dans l’attitude sans compromis de la stylistique.
Mais la question qui demeure entière est: les trois titres plus lents annoncent-ils la tangente d’un prochain album? C’est peut-être là le défaut des premiers albums échafaudés sur de vieux jams. Mais j’ai hâte d’entendre la suite.
Ma note : 7,5/10
Coilguns
Commuters
Pelagic Records
52 minutes
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