Critiques

Chubby and the Gang

Speed Kills

  • Static Records
  • 2020
  • 26 minutes
8
Le meilleur de lca

En plein milieu de la grisaille hivernale du mois de janvier, une formation londonienne du nom de Chubby and the Gang lançait son premier album : Speed Kills. Chubby and the Gang, c’est d’abord et avant tout Charlie Manning-Walker, alias Chubby, qui se fait accompagner par trois membres de Gutter Knife (groupe punk résident de Brighton) afin de nous dessuinter les oreilles avec du punk-rock’n roll joué la pédale au plancher.

Réalisé et mixé par le batteur de la formation canadienne Fucked Up, Jonah Falco, ce premier album du quatuor anglais est une mixture de rock’n roll à la Motörhead, de punk vielle école renfermant de sérieuses affinités avec The Damned et de punk hardcore américain très « fin des années 80 ». Un disque qui ne laisse pratiquement aucun répit à l’auditeur à l’exception de deux pièces « pub rock ». L’une est située à la mi-parcours (Trouble (You Were Always on My Mind)) et l’autre conclut parfaitement l’album (Grenfell Forever).

Ça démarre avec un extrait sonore mettant en vedette Jimmie Rodgers Snow, un vétéran chanteur country « born again christian » qui fait un rapprochement douteux entre les vertus émancipatrices du rock’ roll et la délinquance juvénile : « I know the evil feeling when you sing it. I know the lost position you get into », déclame-t-il sur un ton ostentatoire. Un roulement de tambour fait irruption… et la machine Chubby and the Gang entame sa confrontation avec la rectitude politique ambiante.

Ce disque intemporel et sauvage respire la beuverie qui se conclut d’ordinaire par une altercation à mains nues à la sortie d’un pub londonien. Ces gars-là ne font preuve d’aucune nuance et n’en ont rien à cirer. Et c’est ce qu’on veut d’un groupe punk !

Du début à la fin, vous y entendrez des refrains choraux dévastateurs, des guitares qui n’ont aucune subtilité et la performance de Manning-Walker, à cheval entre Dave Venian (The Damned) et Henry Rollins (Black Flag), est dévastatrice. Un grand chanteur punk en devenir ! Si l’insurrection vous fait sentir vivant, vous ne pourrez résister longtemps aux hymnes suivants : Pariah Radio (clin d’œil à UK Subs), Speed Kills (du Motörhead tout craché) et l’accélération jouissive dans The Rise and Fall of the Gang.

Même si Chubby and the Gang ne réinvente absolument pas le genre, même si certains y entendront une insoumission immature, ce premier album du groupe est un réjouissant coup de pied dans les parties d’un monde qui nous semble parfois un peu policé/coincé.

Et Chubby and the Gang n’épargne absolument personne. Ce Speed Kills est un réjouissant doigt d’honneur au conservatisme, mais aussi à la bien-pensance d’une certaine gauche…

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