Originaire de Québec, l’homologue franco de la formation The Hunters nommé Caravane mettait sur le marché récemment Chien Noir. La formation blues rock influencé par les Stones, Led Zeppelin, AC/DC et Pagliaro propose une musique somme toute fort accessible. Réalisé par deux importantes pointures de la scène locale, Guillaume Beauregard (Vulgaires Machins) et Hugo Mudie (Miracles) et enregistré avec l’aide d’Adrian Popovitch (Solids, Duchess Says) au Mountain Studio à Montréal, ce Chien Noir constitue un premier effort potable.

Alternant entre morceaux radiophoniques et blues rock délicatement salopé, le quatuor, formé de Danahé Côté (guitare), Raphaël Potvin (basse), William Drouin (batterie) et Dominic Pelletier (voix), respire la compétence. Pas de doute là-dessus, ces musiciens ont du kilométrage au compteur et ça paraît. Là où le bât blesse, c’est au niveau du manque d’animosité dans le son général présenté sur ce Chien noir. Musicalement, on a l’impression d’un groupe cherchant parfois à rallier le plus grand nombre (Maxyme) tout en tentant de demeurer décapant (Briser ton cœur) et c’est ce «entre deux chaises» qui agace; un rock qui se retient parfois un peu trop.

Autre observation. Votre humble scribe est un peu las d’entendre des rockers kebs nous entretenir sur l’éculé mode de vie «sex, drug and rock’n roll» et les éternelles histoires de cœurs brisés de ces grands adolescents: ce triste héritage provenant des années Gerry Boulet/Offenbach et autre consorts d’un rock, qui aujourd’hui, sonne totalement anachronique/désuet. Pas que les textes ne soient pas bien tournés, mais on a hâte de voir poindre à l’horizon un véritable rockeur lettré. Ceci dit, ce n’est pas dramatique, juste un peu crispant…

En contrepartie, Caravane est tout à fait à sa place lorsque la pédale abrasive est au plancher et que l’importance accordée aux refrains fédérateurs s’amenuise. On pense aux relents rythmiques de la formation Galaxie (voire Piste 1 sur Tigre et Diesel) évoqués sur Minuit, à la locomotive rock titrée Brise ton cœur ainsi qu’au petit penchant Black Keys encrassé entendu sur Dernier slow. On aime moins quand Caravane la joue pop-rock (Maxyme, Le rock me vole, Tuer les nuits folles).

En somme, un coup d’envoi digne d’intérêt de la part de la formation Caravane, mais qui aurait pu obtenir un impact largement supérieur n’eut été de ces dérangeantes mimiques sonores qu’impose inconsciemment la radio commerciale. Caravane passera à l’échelon supérieur si le quatuor durcit le ton et brasse résolument la cabane. Le potentiel est là. S’agit de l’actualiser à fond la caisse. Convenable.

Ma note: 6/10

Caravane
Chien noir
Ste-4 Musique
37 minutes

ste-4musique.com/caravane/

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