Critiques

Brutus

Unison Life

  • Sargent House
  • 2022
  • 43 minutes
6,5

Le trio belge formé de Stijn Vanhoegarden (guitare), de Peter Mulders (basse) et de la chanteuse-batteuse, et porte-étendard de la formation, Stefanie Mannaerts, nous présente un troisième album en carrière intitulé Unison Life. En 2017, Brutus avait attiré l’attention avec un premier effort titré Burst. Or, c’est en 2019 avec la sortie de Nest que le groupe a élargi son auditoire, tout en fédérant certains « gros bonnets » de l’industrie musicale; Dave Grohl (Foo Fighters), Greg Puciato (Dillinger Escape Plan) et Lars Ulrich (Metallica), entre autres.

La recette sonore de Brutus contient des ingrédients intéressants : une pincée de post-rock par ici, un peu de punk par-là, des effluves de noise rock, etc. Le groupe possède également une sensibilité pop marquée et ce n’est pas étranger à l’apport mélodique de Mannaerts qui interprète ses chansons comme si sa vie en dépendait.

Pour ce nouveau long format, la meneuse de la formation avait une idée bien précise en tête concernant la direction musicale qu’elle voulait donner à l’album : « Je voulais que chaque chanson donne l’impression d’être la dernière que nous n’aurons jamais écrite ».

Brutus est un groupe qui carbure à un existentialisme exacerbé. Cette urgence de vivre est belle et noble à la fois, mais elle peut parfois sombrer dans une surenchère d’émotions quelque peu exaspérante. Unison Life est donc un plaidoyer en faveur de ce désir supérieur qui habite chaque être humain; celui de vivre en paix de manière durable.

Ce troisième chapitre dans la carrière de Brutus est bourré de conclusions désespérées et glorifiées par l’intensité vocale de la batteuse-chanteuse. Dans Victoria et What Have We Done, la formation nous propose une intéressante mixture de post-hardcore, de doom métal à la Chelsea Wolfe et de rock alternatif des années 90. Cependant, l’approche vocale de Mannaerts, très peu nuancée, évoque par moments un peu trop le travail de… Pat Benetar !

L’auteur de ces lignes est également incertain de ce mélange de punk hardcore « métallique », de folk primitif et de mysticisme moyen-oriental qui caractérise l’introductive Miles Away ainsi que la pièce suivante, Brave. En contrepartie, l’influence subtile de Converge dans Dust nous interpelle agréablement. La conclusive, et hautement cathartique, Desert Rain est peut-être la pièce la plus équilibrée de ce long format qui tire parfois dans tous les sens… et qui, surtout, verse dans un débordement émotionnel parfois dérangeant.

Conçu pendant les nombreux confinements imposés par la pandémie de COVID-19, Unison Life sonne trop souvent comme un album qui aurait été démesurément fignolé par ses créateurs.

Les amateurs de musique abrasive qui ont un fort penchant mélodique sauront sûrement apprécier à sa juste valeur ce Unison Life… plus que votre dévoué scribe, en tout cas !

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