Bruce Springsteen
Western Stars
- Columbia Records
- 2019
- 51 minutes
Ce vendredi 14 juin marquait la sortie du 19e album studio d’un petit rocker américain assez méconnu nommé Bruce Springsteen. Après avoir triomphé pendant plus d’un an avec sa pièce Springsteen on Broadway où l’artiste seul en scène racontait sa vie et sa longue carrière, voilà que le boss accouche d’un nouvel opus Western Stars presque par surprise.
Évidemment lorsqu’on critique un album de Springsteen, il ne s’agit pas de savoir s’il sera bon ou pas. On parle du Boss quand même! Car même si tous ses albums ne se valent pas, la qualité et le talent sont toujours au rendez-vous. Non, ici il s’agit de savoir si l’enfant du New Jersey va proposer juste un album qui s’écoute bien ou un faire un coup d’éclat comme il en l’habitude, comme en 2012 avec la sortie de l’éclatant Wrecking Ball. En gros est-ce que Western Stars sera le Nebraska #2 du Boss?
En effet, le rocker a l’habitude de construire son album autour d’une thématique et là, il semblerait qu’il veuille rendre hommage à l’Amérique des grands espaces et des beaux paysages et peut-être aussi rappeler que cette Amérique profonde parfois désertique, c’est beaucoup d’autres choses que des « bouseux » avec des fusils qui votent pour Trump. Mais assez de digressions et découvrons ce que nous réserve Western Stars.
Dès l’ouverture avec Hitch Hikin‘, on est cueilli par la voix caractéristique du Boss. Cependant, celui-ci a laissé sa voix rauque de Born In Usa au profit de sa voix folk des grands jours qu’on a connu notamment sur l’excellent We Shall Overcome: The Seeger Sessions. C’est donc une belle ballade country qui nous ouvre la porte des étoiles du grand ouest. Suivie de The Wayfarer. Et là quelque chose fait tiquer l’oreille. En effet, il faut préciser que cet album est un album solo du Boss, c’est-à-dire sans son fidèle E-Street Band. Et malheureusement, on a l’impression qu’ici, les cuivres et les cordes sonnent un peu cheap. Je n’irais pas jusqu’à dire que ça a été enregistré aux synthétiseurs, mais c’est l’impression que ça donne. Et la superbe voix de Springsteen claire et puissante détonne au milieu de cette production un peu fade. Ça se ressent particulièrement dans Chasin’ Wild Horses ou There Goes My Miracle qui accuse une batterie électronique digne des années 80 (les mauvaises, pas celles de Dancing in the Dark).
Western Stars est un album qui s’écoute bien et quelques pépites s’y retrouvent comme Western Stars ou Moonlight Motel qui clôture l’opus, mais rien qui laissera un souvenir impérissable à mon grand regret. Mais d’après ce que les rumeurs racontent, le prochain album se ferait bientôt avec le retour du E-street band et… une tournée mondiale! Alors, patience!