Critiques

Boygenius

The Record

  • Boygenius / Interscope Records
  • 2023
  • 42 minutes
8
Le meilleur de lca

Au grand dam de Phoebe Bridgers qui a entretenu une relation conflictuelle avec David Crosby sur Twitter pendant des années, Boygenius est un peu la version contemporaine de Crosby, Stills, Nash & Young. Je sais bien que les circonstances sont très différentes, mais c’est un peu trois des autrices-compositrices-interprètes les plus populaires du moment qui joignent leurs talents pour créer. Le résultat est un album titré ironiquement The Record.

The Record est tout simplement excellent. Les chansons sont franchement réussies et l’alliage des trois autrices-compositrices-interprètes fait ressortir le côté rock de chacune d’elles. Par contre, la fusion qu’on pourrait espérer ne se concrétise pas tout à fait. C’est relativement facile de pointer du doigt l’autrice de chaque chanson à l’exception de quelques moments où ce constat est moins évident.

Malgré cette union qu’on aurait souhaitée, ce ne sont vraiment pas des compositions de second ordre que nous offre le trio. Et dans le lot, certaines chansons sont particulièrement réussies. C’est le cas de Not Strong Enough au refrain intoxicant alors que le trio unit ses voix ce qui lui donne une puissance intéressante. Phoebe Bridgers, Lucy Dacus et Julien Baker possèdent des styles vocaux qui sont complémentaires et ça donne de beaux résultats.

Autre chose surprenante, il semble que Montréal ait une place importante dans le cœur du trio, et ce même si elles ne nous gracieront pas de leur présence en tournée. La chanson Emily, I’m Sorry évoque l’idée de tout laisser tomber pour venir habiter la métropole québécoise, ce que nous encourageons fortement. Le trio en remet sur la chanson efficace menée par Dacus intitulée Leonard Cohen.

Les moments les plus réussis sont ceux où les trois voix se rencontrent comme sur l’excellente Letter to an Old Poet ou encore sur la rock Anti-Curse. Le trio montre qu’il est capable de montrer les dents. Ce qui ne veut pas dire que la mélancolie n’est pas omniprésente sur The Record. Ça demeure Julien Baker, Lucy Dacus et Phoebe Bridgers qui ont, les trois, une tendance à verser dans la tristesse que la jouissance.

Malgré le fait qu’on est capable de cerner qui compose quoi, ça demeure que les chansons de Boygenius sont tout simplement bonnes. Même si j’aurais souhaité une fusion plus complète de leurs talents individuels, il y a une chose de sûre, c’est qu’elles embarquent dans tous les trips qui sont proposés sur The Record. À notre tour, on embarque dans celui-ci.

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