Critiques

Bosse-de-Nage

Further Still

  • The Flenser
  • 2018
  • 44 minutes
7

Il fait bon ces temps-ci d’être un groupe black metal de la côte ouest-américaine. Wolves in The Throne Room enfile les sorties d’albums de qualité depuis des années et Deafheaven perce petit à petit dans le mainstream. Les derniers en liste à présenter leur p’tit dernier sont Bosse-de-Nage, originaire de San Francisco.

Certes, il est facile d’y aller au jeu de la comparaison avec Deafheaven. Après tout, ils ont fait paraître un split ensemble en 2012 et les deux troupes proviennent de la métropole du nord de la Californie. Mais là où se démarque Bosse-de-Nage est la forte influence screamo qui teinte leur interprétation du black metal. Car, c’est connu, les groupes américains contemporains n’en ont rien à faire des conventions black metal scandinave des années 90. Bosse-de-Nage y va donc à fond de train avec un savant mélange de screamo du début des années 2000 et une section rythmique qui martèle leur instrument avec toute l’agressivité des Mayhem de ce monde.

Donc oui, Further Still reprend où le groupe nous avait laissés avec All Fours. The Trench nous plonge vraiment dès les premiers instants sur le champ de bataille. C’est rapide, c’est agressif, c’est crié. La voix du crieur (les membres ne divulguent pas leur vrai nom) s’éloigne des aiguës du black metal pour prendre quelques influences qui rappellent un peu La Quiete ou Circle Takes the Square. Et c’est parti pour quatre pièces sans interruption. Les riffs défilent au rythme des blastbeasts sans donner de pause. Bosse-de-Nage sait créer le malaise. Ici, il n’est pas question d’emprunter des sonorités aux post-rock, shoegaze ou dream pop. Rien n’est fait dans la dentelle.

Ce n’est qu’à mi-parcours, avec l’introduction de My Shroud, que l’auditeur respire un peu. Une longue introduction atmosphérique avec une guitare en boucle donne une pause bien méritée à l’auditeur. Car oui, les choses peuvent devenir un peu répétitives. En fait, cette pièce reste la meilleure de l’album pour sa dynamique qui nous mène en montagne russe avec ses 6 minutes et demie, avec son introduction introspective et son explosion hardcore pour le restant. Avant les deux dernières chansons, un interlude planant du nom de Dolorous vient mettre la table pour la conclusion. Car avec Listless et Crux, les hostilités reprennent de plus belle. Sans trop offrir de variations, encore une fois.

Finalement, Bosse-de-Nage reste fidèle à son esthétique habituelle : un son lourd, rapide et une impression de fin du monde. Le label Profound Lore est encore cette année à l’avant-plan de la musique lourde. Les fans de longue date vont adorer Further Still, mais il sera difficile au groupe de recruter de nouveaux adeptes avec cette dernière offrande.

 

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