Il semble que l’EP que Bon Iver a partagé en 2024 n’était que le début de sa nouvelle aventure. L’auteur-compositeur-interprète américain revenait 5 ans après l’album i,i. Ce qui marquait avec l’EP était surtout le retour à des sonorités folk qui étaient typiques de son début de carrière, plutôt que les expérimentations pop filtrées des deux derniers albums : i,i et 22, A Million.

C’est d’ailleurs les trois chansons de l’EP qui ouvre le nouvel album avec une bonne dose de noirceur avant que l’album se tourne vers la lumière. Comme je le disais dans mon palmarès d’EP, ce sont trois excellentes pièces que Bon Iver a partagées sur SABLE. On y retrouve une approche qui avait fait défaut dans le passé. Cette partie qui aborde la fin d’une relation était livrée avec une honnêteté et une bonne dose de mélodie convaincante.

Short Story arrive comme le début d’un changement dans SABLE, fABLE et vient faire le bon entre la partie plus sombre pour se projeter dans une collection de chansons qui plutôt que de regarder le passé, se tourne vers le futur. Un futur que Bon Iver décrit comme positif et plein d’espoir. Cet entrain se répercute dans les pièces qui portent une aura positive dès la très appréciable Everything Is Peaceful Love. C’est le retour de la pop colorée de R&B qu’on a beaucoup connu dans les deux derniers albums du projet de Justin Vernon.

C’est Jim-E Stack qui a travaillé avec Bon Iver en studio au Wisconsin. Justin Vernon a dit que l’étincelle conceptuelle de l’album est apparue quand Danielle Haim a franchi le pas de son studio le 22 février 2022. Celle-ci se traduit par la chanson If Only I Could Wait, une pièce qui traite de la nécessité de laisser aller une relation terminée, mais qui acquiesce que c’est compliqué. Musicalement, on est encore dans une pop-soul qu’on connait à Bon Iver. Ce n’est pas la seule collaboration de l’album alors que Dijon et Flock of Dimes ajoutent leur voix à celle de Bon Iver sur la gospel Day One.

Bon Iver offre un excellent record avec SABLE, fABLE qui offre un bon équilibre entre la pop aventureuse des derniers albums et l’intimité efficace des premiers. On se fait prendre par le côté soul de Justin Vernon, tout comme son côté folk mélancolique. Le meilleur depuis l’album homonyme? Probablement. Il est encore tôt pour le dire et ça prendrait plus d’écoutes de l’album, mais c’est certainement dans ses meilleurs.