Pierre Alexandre lance le sixième album de son projet Barrdo qui arrive un an et demi après la sortie de jour inouïe. Il a rassemblé autour de lui les musiciens qui suivent le projet depuis un bout : David Bujold, Andréanne Muzzo et Nicolas Ferron-Geoffroy des Passagers ainsi que Charles Blondeau. Amer faste poursuit dans le sillon qui avait été tracé avec l’album précédent et qui, de manière plus générale, est mise en place depuis Les méandres de la soif. On y retrouve une pop-rock qui flirte avec le rock progressif et les marges, sans jamais complètement traverser la ligne. Ça donne un résultat qui, de manière assez surprenante, évoque parfois le dad rock.

Tout va mieux maintenant est un bon exemple avec son rock entraînant qui mise sur une mélodie vocale plutôt fédératrice. Textuellement, Pierre Alexandre, continue de creuser des questions existensielles, une tendance lourde depuis les débuts du projet et plus généralement dans sa pratique depuis Lac Estion. On y plonge à nouveau avec plaisir. Après tout, la quête de sens, n’est-ce pas ce qui nous rend humain?

Parmi les pièces les plus intéressantes d’Amer faste, on retrouve la dramatique Jusqu’au bout de la nuit qui mise sur une guitare, un piano et des voix. C’est simple, mais terriblement efficace. Si musicalement, ce n’est pas la pièce la plus originale du lot, Ah qu’ça fait du bien se rattrape sur le texte qui verse dans ce que Pierre Alexandre fait de mieux. Un mélange d’humour, de réflexions et d’ironie face à la condition humaine.

Il y a du bon sur Amer faste, mais il y a aussi des pièces un peu plus faibles. C’est le cas d’Un peu plus chaque jour qui tombe un peu dans un rock teinté des années 60, mais qui ne plonge pas assez. C’est une trame qu’on a déjà entendue et qui manque de surprises. C’est aussi le cas d’À très peu de choses près, dont la mélodie vocale n’est pas particulièrement intéressante.

Malgré les moments moins intéressants, ça demeure que Barrdo est un projet très intéressant mené par un Pierre Alexandre qui déborde de créativité. Il y a encore une fois des pièces qui accrochent et qui réaffirment la pertinence du projet. L’album m’a un peu laissé sur ma faim et je me demande : où s’en va-t-il la prochaine fois?