Artifiseer
Catalyst
- Indépendant
- 2015
- 47 minutes
Artifiseer est le projet électro du Canadien Ian Livingstone, jeune compositeur polyvalent qui nous a offert deux simples et deux EP depuis ses débuts en 2012. Il est de retour avec son premier album, Catalyst, paru en juillet. Le son d’Artifiseer a clairement évolué depuis le EP Enigma sorti en juin 2013; la voix est bien plus présente, souvent superposée comme un quatuor de Livingstone; la forme se rapproche davantage du synth pop, et les expérimentations sont mieux proportionnées.
L’instrumentation des synthétiseurs d’After Dark nous ramène dans la légèreté 80’s, c’est joli et enjoué. Le travail de mixage des différentes prises de voix forme parfois d’excellentes harmonies, parfois de douteuses dissonances. La fin est étrangement intense, comme un apogée «drone noise» qui ne conclut pas la bonne chanson. XVIII repose sur un montage de la voix similaire à la précédente, avec une plus grande part de rythme que de mélodie. STOP! continue dans la même direction avec la combinaison voix et rythme, ainsi que quelques sonorités synthétiques légères, genre mélodica et flûte coulissante numérique. La ligne mélodique de Drown est plus concise et solide, spécialement celle du piano pendant le refrain. La brève Toxic marque une pause sous forme d’interlude instrumental, facette expérimentale du projet. Of Stone Of Glass confirme la sincérité vocale de Livingstone, dont la prestation mène la pièce un peu comme un jeune Martin Gore.
Interstice est un deuxième interlude, guidé cette fois-ci par une boucle au piano. L’introduction presque noise de Sleep Infinite provoque un changement d’atmosphère qui fait du bien aux oreilles. Moonrise est un troisième interlude monté en forme de vagues d’échantillons, la spatialisation est intéressante. Lights In The Sky continue dans l’électro pop; allégée par un orgue scintillant et un accordéon synthétique qui défient les conventions esthétiques. Catalyst est nettement plus concluante avec sa succession de claviers rythmés, pièce bien développée. Kiss Me In Silence conclu de façon «ambiant» expérimental, tout un contraste après tant de légèreté.
Catalyst a plusieurs bonnes pièces qui restent en tête, on a envie d’y revenir pour en découvrir les subtilités. Par contre, certaines pièces reprennent souvent la forme des voix superposées et des jeux rythmiques, et assurent une continuité et une homogénéité, mais fait également ressortir de la répétition dans la forme. Heureusement qu’il y a une partie expérimentale pour équilibrer les moments plus linéaires, ça renouvelle le souffle et ça surprend un peu les tympans.
Ma note: 6/10
Artifiseer
Catalyst
Indépendant
47 minutes