Critiques

Ariane Roy

Dogue

  • Maison Fauve
  • 2025
  • 30 minutes
8
Le meilleur de lca

Ariane Roy lance aujourd’hui Dogue, son deuxième album, trois après medium plaisir. Ça arrive après moult expériences pour Roy. Entre les deux sorties, il y a eu un Félix de la révélation de l’année et un prix Félix-Leclerc en 2022, une tournée à trois avec ses amis Thierry Larose et Lou-Adriane Cassidy et bien sûr la tournée pour son premier album. Des expériences qui viennent teinter Dogue, un album qui ose davantage dans la forme et le contenu.

Ceux qui attendaient Ariane Roy dans la continuité musicale vont faire le saut. Ce sont des sonorités beaucoup plus sombres et synthétiques qui se retrouvent sur Dogue, à l’image de la pochette. Dans le livret, Roy dédie l’album à toutes les chiennes. D’ailleurs, ce thème de la « pas fine » ou celle qui vit sans compromis sont très présents. C’est une voie très différente de la personne plutôt douce et chaleureuse qu’est Ariane Roy. Pas qu’elle n’a pas de caractère, mais les textes de Dogue sont très durs par rapport à ce que l’on connait d’elle.

Ça lui va comme un gant, ceci étant dit, et on sent aussi la critique d’une société qui n’est pas tendre pour les jeunes femmes sur les réseaux sociaux. Même si l’eau a coulé sous les ponts, il y a quand même une bonne frange de la société qui voit encore la femme dans une optique que Denise Boucher (paix à son âme) dénonçait en 1978.

Pourquoi tu mens
Pourquoi tu baves
Je t’excite plus que tu es brave
Te sens-tu vivant, te sens-tu libre
Ça vient de ton enfance
Tu es fragile
Tous mes hommages

Tous mes hommages est peut-être la pièce qui représente le mieux le tournant que prend Ariane Roy sur Dogue. C’est irrévérencieux, un peu edgy et le texte est dur envers les hommes plus vieux qui dénoncent du haut de leur clavier. Musicalement, on est un peu dans le même registre d’Agneau, le premier extrait. On sent la griffe de FELP derrière les trames, même si ce n’est pas exactement dans le même registre que ce qu’il a fait dans le passé. C’est difficile de ne pas faire des liens avec le Pictura de Ipse d’Hubert Lenoir dans la poigne du projet. Ceci étant dit, on est loin du pastiche ou même de sentir qu’Ariane Roy tente de s’en approcher.

Musicalement, Ariane Roy va dans des endroits qui lui étaient étrangers jusque là comme I.W.Y.B. une pièce dansante qui s’inspire de l’univers musical de Charli XCX. Mordre va aussi dans des sonorités très différentes avec le filtre de voix grave qui vient doubler la voix de Roy. S’il y a beaucoup de cran sur Dogue, il y a tout de même aussi des pièces plus près de ce qu’elle a proposé par le passé comme Coule, Nocturne ou Une cigarette sur le balcon. Des pièces plus douces, qui s’amusent tout de même à créer des trames avec des sonorités intéressantes.

C’est un album surprenant pour Ariane Roy qui commence à réellement s’émanciper musicalement sur Dogue. Pas qu’elle n’était pas libre par le passé, mais ici il y a une coche de plus dans l’audace. Ça lui va bien. Dogue est un court album qui se dévore aisément d’une seule traite comme des croquettes à l’heure du souper pour pitou. C’est aussi un grower, à consommer à répétition pour en saisir toutes les nuances.

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