Angèle ne se pouvait plus et le 3 décembre, plutôt que d’attendre 7 autres jours, elle a lancé son deuxième album : Nonante-Cinq. La Belge de 26 ans a eu quelques années mouvementées. Après avoir connu du succès sur Instagram, elle lançait son premier album, Brol, en 2018. Le succès ne s’est pas fait attendre. Rapidement, la jeune femme a été propulsée dans les grandes ligues en collaborant notamment avec Dua Lipa alors que c’est généralement réservé aux anglophones. Trois ans plus tard, elle nous présente son deuxième album : Nonante-Cinq.

Ce deuxième album est plus sérieux. On y retrouve plusieurs textes qui chantent la rupture et la déception amoureuse. On n’y retrouve plus la légèreté, quasi clownesque, qui donnait lieu à des jeux de mots délicieux d’Angèle. Le spleen s’est installé comme une journée grise sur Bruxelles. La qualité des pièces reste intacte et elle nous démontre qu’elle est toujours aussi talentueuse pour construire des mélodies vocales intéressantes.

Le spleen est particulièrement présent sur la mélancolique On s’habitue. Ce sont les premières fois qu’on voit Angèle si sérieuse. C’est le cas aussi sur Libre, une pièce qui s’approche des sonorités de Metronomy du temps de English Riviera. Même sur les chansons plus dansantes, dont le duo Démons avec Damso, le sujet est tout de même triste et sombre. Ce n’est pas peu dire, Bruxelles, je t’aime, le premier simple est une des pièces les plus lumineuses de l’album alors qu’elle chante qu’elle s’ennuie de sa ville natale. On prend le positif où on peut!

Malgré le ton assez uniforme de l’album, Angèle trouve le moyen d’aborder le tout de différents angles avec des créations qui musicalement ne font pas du surplace. C’est le cas sur Tempête. Même son de cloche du côté de Plus de sens qui aborde le tout avec un rythme très dansant qui tire des sonorités autant de l’électro-pop que du disco. Le résultat par contre est clair : Angèle est triste. C’est la même chose qui se passe sur Pensées positives qui a le potentiel de devenir une bonne chanson pour vous mettre de bonne humeur le matin.

C’est toujours plus difficile le deuxième album. C’est un cliché de la sortir, mais cette fameuse phrase : « le premier album, on a toute notre vie pour le composer » est vraie. Alors que Brol était rempli de variété, Nonante-Cinq est coloré par ce qui s’est passé dans la vie récente d’Angèle et comme bien des jeunes de 26 ans, elle vit des déceptions amoureuses. Est-ce que c’est un peu trop peinturé à la grandeur de l’album? Oui. Est-ce qu’au moins elle trouve le moyen de varier ses approches? Tout à fait. C’est un bon deuxième album pour Angèle.

Liens d’écoute