Anderson .Paak
Ventura
- 12 Tone / Aftermath Records
- 2019
- 40 minutes
Anderson .Paak avait frappé fort avec Malibu en 2016 puis avait swingé un peu à côté du marbre avec Oxnard qui manquait visiblement d’inspiration. Voici qu’il revient avec un autre album sur lequel Dr. Dre a collaboré, mais cette fois-ci, ce n’est pas lui qui tenait le volant. Est-ce que c’est plus réussi?
Heureusement, c’est mieux sur Ventura. .Paak y retrouve ses repères et son groove. On n’est toujours pas dans les territoires explorés par Malibu, mais c’est franchement plus agréable et audacieux. On le sent beaucoup plus en contrôle artistiquement et cela se traduit par des rythmes plus intéressants et un penchant soul rétro bien assumé.
Come Home sur laquelle on retrouve André 3000 lance bien l’album. C’est assez doux, mais c’est empreint d’un groove agréable et les arrangements de voix sont efficaces. Rajoutez à ça le débit toujours convaincant d’André 3000 et vous obtenez une belle entrée en matière. Winners Circle frappe aussi dans le mile avec son rythme captivant et ses variations bien calibrées.
King James est aussi intéressante avec ce chant de louanges pour Lebron James. Par moment par contre, c’est un peu moins réussi au niveau de la voix. Anderson .Paak est un bon chanteur quand il ne se prend pas trop pour un bonze de la soul. Lorsqu’il pousse trop la note, il n’y arrive souvent tout simplement pas. Par contre, lorsqu’il est dans sa zone avec des pièces de R&B comme Jet Black sur laquelle Brandy chante, c’est irrésistible.
Ce qui nuit le plus sur Ventura c’est le sentiment qu’il ne va pas toujours au bout de ses idées. Ça donne parfois des rythmes très moyens. Make It Better tombe un peu entre les craques de l’album. Ce ton de la soul de Philadelphie des années 70 finit aussi par manquer de diversité.
Ça demeure beaucoup plus réussi que sur Oxnard. Anderson .Paak nous réconcilie un peu avec sa démarche et nous parachute quelques très bonnes chansons en chemin.