Amyl and the Sniffers
Cartoon Darkness
- B2B / Virgin Music Group
- 2024
- 32 minutes
Depuis leur début, Amyl and the Sniffers est sur une trajectoire ascendante. C’est encore plus vrai depuis la sortie de Comfort to Me en 2021. Le groupe punk australien a fait le tour de la planète quelques fois pour livrer ses performances électriques passant par Montréal et même Baie St-Paul! Il y a quelque chose d’attachant chez ses punk-rockeurs qui ne font pas dans la dentelle, à tout le moins jusqu’à présent.
Si leur premier EP a été enregistré et sorti en 12 heures et que cette méthode brutale et pressée a toujours été celle du groupe, ce troisième album arrive avec un peu de plus d’attentions données aux textures sonores sans perdre de la fougue qui fait du groupe l’une des formations les plus excitantes du rock.
Ça débute dès la première chanson avec Jerkin’ qui est arrivée accompagnée d’un clip qui fera rougir les plus prudes avec son clip où des parties génitales sont montrées au grand air. Le groupe fidèle à son message de gauche continue de pousser pour une plus grande acceptation des corps de toutes les formes et les genres. La pièce pour sa part porte un message agressif où Amy Taylor est à la fois dans les insultes et dans la dénonciation de comportements qu’elle n’aime pas.
Cette affirmation et cette dénonciation des comportements d’autrui se reflètent aussi dans U Should Not Be Doing That qui parle de ceux qui se sentent le droit de choisir ce qu’elle peut montrer ou pas. La pièce est aussi un bon exemple des textures plus travaillées de la formation. Parlant de positivité et de l’empouvoirment de son corps, Tiny Bikini est un autre bon exemple. Le tout sur une pièce qui est presque comique par moment.
Ceux qui sont fans du côté plus musclé de la formation seront heureux avec les pièces It’s Mine, Motorbike Song, Doing in me Head, un trio de chansons qui rentrent au poste. Encore une fois, malgré les niveaux de punk qui remontent, on y retrouve des textures sonores travaillées. It’s Mine met de l’avant des sonorités grasses qui sont interrompues pour un solo de guitare plein de réverbération.
Dans le côté plus rock’n’roll de l’album, il y a Dolt Dolt qui offre de beaux moments un peu plus mélodieux tout en ayant une attention particulière à nouveau envers les textures des instruments. Le petit côté dance-punk qui vient s’ajouter à la pièce est aussi efficace et donne envie de se dandiner le bassin.
Il y a dans les paroles d’Amy Taylor un peu d’agression et de dénonciation, mais il y a aussi de nombreux moments où elle met de l’avant des messages positifs, mais qui sont parfois aussi ironiques. En parlant de l’album, Amyl a bien parlé du futur qui semble si sombre et du présent qui est si insatisfaisant. Cette double exaspération se traduit par des textes engagés qui visent la plupart du temps une certaine universalité. Et pourtant, il y a aussi des pièces comme Chewing Gum qui sont plus anecdotiques et qui parlent de relation toxique.
C’est un très bon album de la part d’Amyl and the Sniffers qui est dans sa plus belle période en carrière où ils ont davantage de moyens, mais toujours la rage qui les animaient lorsqu’ils ont commencé à faire de la musique ensemble.