Critiques

All Them Witches

Nothing as the Ideal

  • New West Records
  • 2020
  • 44 minutes
8
Le meilleur de lca

Le rock n’a plus la cote. Soit. Mais envers et contre tous, il s’en produit encore beaucoup et même du très bon. Parmi les dignes représentants de ce genre musical, il y a All Them Witches.

Originaire de Nashville, Tennessee, la formation est menée par le chanteur et multi-instrumentiste Charles Michael Parks Jr. Il est accompagné par Robby Staebler (batteur) et Ben McLeod (guitare). Le groupe est désormais un trio puisque le claviériste Jonathan Draper a quitté la formation juste avant l’enregistrement du plus récent album; départ qui a insécurisé un bon nombre d’admirateurs, semble-t-il.

Malgré la facture résolument rock que propose All Them Witches, c’est l’abondance de styles musicaux et d’influences diverses qui caractérisent le son de la formation : blues, rock progressif, psychédélisme, hard rock, stoner, etc. On peut y déceler des ascendants de formations comme Kyuss, Blue Cheer, Tool, Led Zeppelin, Black Rebel Motorcycle Club et même Pink Floyd.

En septembre dernier, les Américains revenaient à la charge avec un nouvel album enregistré au studio Abbey Road à Londres : Nothing as the Ideal. Après le départ de Draper, le groupe devait repenser et remodeler son identité sonore, l’obligeant ainsi à déménager ses pénates en Angleterre. All Them Witches ne se répète jamais d’une création à l’autre. Et c’est ce qui se produit encore une fois sur ce disque.

Aux premières écoutes, vous pourriez être déconcertés par le présumé manque de direction artistique. D’une chanson à l’autre, le trio passe du rock au hard rock, en passant par le folk country et même le post-rock. Si vous persistez dans votre effort d’écoute, vous découvrirez un album qui érige de nombreuses passerelles destinées aux fanatiques de rock de tout acabit… tout en évitant le racolage radiophonique ! Un exploit.

Nothing as the Ideal est un disque qui camoufle parfaitement ses grandes ambitions tant ce qui est proposé est d’une profonde subtilité. La réalisation est d’une netteté hallucinante. Le son est lourd sans qu’il soit accablant. Les atmosphères alternent avec constance entre une contemplation assez apaisante et un décapage sonore parfois malsain, souvent menaçant.

Entre les redoutables riffs qui gouvernent des pièces comme Lights Out, 41, Saturnine & Iron Jaw, Enemy of my Enemy et le folk country désertique entendu dans The Children of Coyote Women, le trio nous gratifie d’une pièce nébuleuse et anxiogène comme See You Next Fall. All Them Witches conclut ce superbe album avec l’émouvante Rats In Ruins. L’épilogue en apothéose est à couper le souffle. Littéralement.

Nul besoin de connaître la discographie d’All Them Witches pour être séduit par cette création. Nothing as the Ideal est même la porte d’entrée par excellence pour approfondir l’œuvre du groupe.

Si le stoner rock en mode « Cro-Magnon » vous laisse de marbre, ce hard rock aussi inquiétant que méditatif pourrait vous plaire. Un des rares albums « purement rock » qui donnent envie d’y revenir fréquemment.

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