Concerts

Wilco et Plants & Animals au MTELUS le 20 août 2022

Pour clore la saison estivale, Wilco était de passage au MTELUS pour présenter leur dernier album, Cruel Country, sorti en mai passé. Plants & Animals les accompagnaient en première partie – retour sur la soirée.

Photos par Charles-Antoine Marcotte

Plants and Animals

Plants & Animals en première partie

La foule semblait déjà bien au courant que le groupe montréalais Plants and Animals ouvrait pour Wilco. À partir du premier morceau lancé par le groupe, le parterre a pris le relais des paroles interprété par le chanteur Warren Spicer. Une énergie vraiment tonifiante émanait de lui et se propageait à travers le reste du groupe. Le morceau House On Fire oblige à se dégourdir les jambes – la batterie pulse d’un rythme ardent et les séquences de synthés nous font danser naturellement. Mention spéciale au jeu de guitare de Nicolas Basque qui était doux et aérien un instant pour soudainement trancher avec une énergie plus brute. Le groupe était justement accompagné de la partenaire de Basque dans Bibi Club, Adèle Trottier-Rivard, aux synthés et aux harmonies vocales, la dernière chanson Bold combinait tous ces éléments de façon émouvante. Sincèrement, une fin touchante grâce aux deux voix qui s’unissent pour chanter les dernières paroles de la chanson. Petite larme à l’œil.

Wilco

Wilco

Avant d’arriver sur les lieux, je dois avouer que j’avais quelques doutes par rapport à la façon dont Wilco allait livrer leur répertoire durant la soirée. La formation s’arrêtait à Montréal pour présenter leur dernier album Cruel Country, un album qui verse majoritairement dans le genre country, l’une des branches centrales du groupe. Sauf que, nous savons bien que ces natifs de Chicago oscillent à la fois dans l’indie et le rock depuis leurs tout débuts. D’où je puisais certaines appréhensions sur la manière qu’ils allaient faire le pont, je voulais être surprise.

Ce que j’observe avant tout dans la salle, c’est un rassemblement multigénérationnel. Des familles avec leurs enfants, des gens dans la vingtaine et le quarantenaire sirotant sa bière près de la console qui attendent tous l’arrivée de Wilco. Il commence le spectacle avec le morceau Handshake Drugs de l’album A Ghost Is Born. Un début en douceur, qui se transforme graduellement puisque Wilco veut visiblement nous en mettre plein la vue. Nous avons affaire à un groupe qui possède de l’expérience et cela transpire sur scène. La chanson finit sur une envolée dissonante avec le « space echo » à fond la caisse.

Wilco

Évidemment s’en suivent quelques titres de leur dernier album. On tombe dans le registre country, des chansons comme I Am My Mother et Cruel Country. Je remarque un mouvement vers le bar, les gens parlent plus fort. Peut-être que, comme moi, la foule désire les bas-fonds de Wilco. Mais peut-être pas, que sais-je?

Du moins, c’est ce qui semble se confirmer lorsque les cymbales d’I Am Trying to Break Your Heart se font entendre. Le piano discordant, les percussions ludiques se mêlent et il y a une magie qui opère. Cette chanson, qui ouvre le renommé Yankee Hotel Foxtrot, crée tout un effet dans la salle. Il est plus impressionnant d’assister à cette chanson en live que dans ses écouteurs, c’est évident. Le groupe maîtrise si bien toutes les nuances et les dynamiques, jusqu’à en créer une sorte de cacophonie dissonante. Une cacophonie qui est agréable et tendre à l’oreille.

Ainsi se déroule le reste du concert. Nous avons droit à un spectacle qui plonge parfois dans le rock/expérimental et plus tard dans le gros country/folk. La panoplie d’instruments sur scène permet de valser aisément entre ceux-ci (trois guitares, une pedal steel et divers pianos). De toute évidence, la chimie s’est installée. Wilco improvise à maintes reprises et se lance dans de longs solos de guitare. Malgré toute cette maîtrise, j’aurais apprécié une énergie plus délicate et nuancée. Les arrangements finissent la plupart du temps en crescendo pour impressionner, alors que ça ne me semblait pas nécessaire.

Quoi qu’il en soit, cette soirée fut somme toute assez surprenante. C’était un défi, je pense, d’agencer deux registres musicaux de la sorte. Cela a peut-être créé un drôle d’enchaînement, mais plusieurs spectateurs ont assurément été satisfaits de leur soirée. Pour ma part, dans un monde parallèle le spectacle aurait terminé sur Heavy Metal Drummer et tout le monde aurait été content. Mais qu’est-ce que tu veux, on ne peut pas tout avoir dans la vie ?

Crédit photo: Charles-Antoine Marcotte

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