2 mai 2025
Par Coline Beulin
/ Pop

Saya Gray au National le 1er mai 2025

Annoncée initialement à la Sala Rossa, la date du concert fut ensuite déplacée au National, la salle étant rapidement remplie par les fans enthousiastes.

Après l’annulation de son passage au Festival international de Jazz de Montréal l’été dernier, la multi-instrumentaliste torontoise donnait son tout premier concert montréalais hier soir dans une ambiance des plus intimiste au National.

Charisme et extravagance contrôlée, elle est arrivée sur scène avec son impressionnante guitare à double manche ornée de fourrure. J’étais agréablement surprise de voir la formation de 5 musiciens qui accompagnait Saya Gray sur scène, avec notamment son frère Lucian Gray avec qui elle a fièrement composé son dernier album homonyme SAYA en totale indépendance.

Elle a d’abord présenté ses nouvelles pièces Puddle (of Me), Thus is Why, et l’étonnant Shell (Of a Man) très folk/country, morceau qui m’avait surprise de retrouver en ouverture de son dernier album tant il rompait avec son univers expérimental que je lui associais.

Il y a clairement une différence entre la Saya Gray avant/après 19 Matters. Son premier album, publié en 2022, était le fruit de deux EP, QWERTY et QWERTY II, qui proposaient des pièces expérimentales aux sonorités électroniques déstructurées. Le processus créatif semblait plus impulsif et spontané. Son deuxième album, SAYA, sonne plus réfléchi, s’ouvrant à de nouveaux genres musicaux et que je trouvais assez sages et prudents comparativement à ses anciennes créations.

Ce sentiment s’est confirmé dans le discours de la musicienne sur scène, qui demande à plusieurs reprises à son public : qui sont les anciens fans et les nouveaux fans dans la salle? Le tout avant de lancer ses anciennes pièces comme Dizzy Ppl Become Blurry et AA Bouquet for your 180 Face

Sur Praying Mantis j’ai été impressionnée par la reproduction exacte de tous les éléments et détails en live; les musiciens sont excellents.

C’est finalement en duo avec son guitariste John Mavro qu’elle a conclu la soirée, en guitare-voix avec How Long Can You Keep Up a Lie? et Exhaust the Topic. Un concert finalement très complet, à l’image du style très éclectique de l’artiste, qui passe de la folk au rock, en passant par l’acoustique, l’électro-pop et le trip-hop expérimental. Je me sens privilégiée de l’avoir vu dans ce contexte, sachant qu’elle remplira bientôt des salles beaucoup plus grandes.