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Santa teresa 2021

Santa Teresa 2021 – Ouri, Hildegard et Helena Deland

En ce dimanche 23 mai, c’était soirée de communion alors que Ouri, Hildegard et Helena Deland foulaient tour à tour la scène dans ce qui aura été un moment des plus introspectifs en clôture de cette 4e édition du festival Santa Teresa. 

D’une exquise douceur qui aura tantôt semblé être un rêve, tantôt une vision dont on ne capte que les échos, les trois parties de la représentation auront transporté dans un univers contemplatif et atmosphérique. Sans s’en rendre compte, on se sentait aimanté à la scène, comme la lune qui régit les marées par la force gravitationnelle.

Ouri

Jeune multi-instrumentiste au talent indéniable, Ourielle Auvé, alias Ouri, a offert une première partie ensorcelante avec trois chansons, dont Fonction naturelle et Shape of It. Élégante dans sa longue robe blanche, sa voix éthérée aux tonalités RnB agencée avec ses compositions électro-aériennes, elle berçait l’âme. D’une sensibilité que l’on peut qualifier de sensuelle, sa performance était comme une grosse caresse où le mot « vulnérabilité » prenait tout son sens, et surtout, tous nos sens. L’apport de son violoncelle à la deuxième et à la dernière chanson a fait régner le calme dans le céleste lieu. Le travail du claviériste qui faisait flotter et les basses qui transperçaient le corps sont aussi à retenir. Malgré de petits problèmes techniques, l’arrivée du chanteur lors de la dernière piste aura fait vibrer surtout lorsqu’elle était arrimée à la voix de Ouri.

Hildegard

Plus tôt ce mois-ci, Hildegard, le duo électro-spatial et angélique formé par Ouri et Helena Deland orchestrait la sortie de Jour 3 qui figurera sur leur album éponyme qui paraîtra au début du mois de juin. Leurs constructions sonores parsemées de transitions des plus enivrantes donnaient l’impression d’être dans une autre dimension, là où règne une envie de se laisser submerger par les vertus de la fête qui elles, inspirent à voir la vie avec plus de perspective. La harpe de Ouri et l’harmonie des deux voix assemblées sont des coups de cœur de cette seconde partie. Cosmique, leur performance aura donné hâte d’écouter l’ensemble de l’oeuvre.

Helena Deland

Le festival n’aurait pas pu mieux se clore alors que Helena Deland et ses musiciens ont plongé à merveille les spectateurs dans la lenteur mélancolique et rêveuse de l’univers folk de la Montréalaise. Elle qui se disait bien heureuse de performer Someone New pour la première fois sautillait sur place, trouvant cela quasi surréaliste de retrouver le public après plusieurs mois.

Deland et sa bande se sont réappropriés les lieux saints de belle façon en offrant une véritable messe contemporaine. C’est que plusieurs de ses compositions jouées ont créé l’espace mental qu’aurait conçu un moment de recueillement. Parmi ces instants phares où le spectateur a pu se sentir ainsi, on note la performance de Clown Neutral, de Truth Nugget et de Lean on You. Sa plus vieille chanson, Baby, aura donné des frissons alors que sa voix transportait vers l’ailleurs. Je me suis même surpris à la comparer un tant soit peu à Adrianne Lenker à certains moments.

Malgré que la voix de Deland se faisait parfois enterrer par les effets sonores et que quelques petits problèmes techniques sont survenus, en plus de quelques chansons ayant dû être coupées par manque de temps, le spectacle était d’une grande réussite alors que chacun des musiciens aura à mes yeux maîtrisé son élément. En la voyant pour une seconde fois, je ne me demande plus pourquoi elle a déjà ouvert pour Iggy Pop, Weyes Blood ou encore Connan Mockasin.

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