Santa Teresa 2021 – Ariane Roy et Laurence-Anne
C’était soirée de premières pour plusieurs raisons alors que Ariane Roy et Laurence-Anne foulaient tour à tour la scène dans le cadre de cette 4e journée du Festival Santa Teresa.
Oui oui, vous avez bien lu, un FESTIVAL! J’ose espérer que personne n’avait cessé d’y croire. En tout cas, pour moi qui célèbre mon retour dans les salles de spectacle cette fin de semaine, je peux vous dire que mon cœur d’enfant et mon esprit mélomane ont été hypnotisés. J’avais le sourire fendu jusqu’aux oreilles.
Dès mon arrivée dans l’Église Sainte-Thérèse d’Avila, j’y ai tout de suite senti une sorte de paix intérieure. Comment ne pas être serein devant le grandiose de cette beauté architecturale ? Tout était en place pour ce moment d’envergure où le fond et la forme auront constitué une symbiose exaltante.
Ariane Roy
Seulement deux jours après sa consécration à titre de Révélation chanson Radio-Canada, Ariane Roy débarquait à Sainte-Thérèse dans un lieu bondé d’humains prêts à se gaver de sa poésie et de ses mélodies légères et planantes. Le public aura assisté à une avalanche de bonheur déferlant tout au long de sa prestation. C’est que Roy est non seulement drôle et attachante, mais elle inspire par sa véracité. Rapidement, on s’immisce dans son univers alors que ses interactions avec le public sont des plus candides et chaleureuses.
En musique, ce fut idem. Il faut dire que Ariane était accompagnée de musiciens de qualité parmi lesquels figurait notamment Odile Marmet Rochefort du groupe Beat Sexü. Dès les premières notes de Banc de parc, l’envie de scander « c’est pas la fin monde » se faisait sentir. Les têtes vacillaient abondamment sur les sonorités groovy de la musicienne de Québec. La seconde pièce, Le ciel est en place, fut un des coups de cœur lors de cette soirée, en plus d’une magnifique interprétation de la chanson Y’a les mots de Francine Raymond.
Sa plus récente sortie intitulée Je me réveille fut interprétée avec justesse et douceur. Cette balade nostalgique librement inspirée des Beatles, de Coldplay et de Tennis démontre toute l’étendue du talent émergent de l’auteure-compositrice-interprète. Terminant sur les notes de Ta main, on peut dire que ce moment aura été bien réussi.
Laurence-Anne
À la suite d’un entracte où aura été installé un décor intrigant, il était temps pour Laurence-Anne et ses acolytes musiciens de prendre place entre les gigantesques triangles aux allures de glaçons. Je me suis laissé convaincre par sa performance oscillant entre le réel et l’imaginaire. J’attendais patiemment de la voir depuis la parution de son album Première apparition. Je fus donc contenté puisqu’en plus des nombreuses pistes provenant de son tout récent disque Musivision, elle a joué des chansons de ses parutions précédentes.
Laurence-Anne est une artiste des plus hétéroclites. Elle l’a d’ailleurs montré avec brio en juxtaposant ses chansons en français, en anglais (Stange Feeling) et en espagnol (Pajaros) en plus de nous plonger dans son large spectre musical qui oscille entre la berçante Quelques lunes, la cosmique Nyx, la psychédélique Instant zéro et la disjonctée Accident. Somme toute une véritable tornade.
Ce qui tout aura surtout retenu l’attention, c’est la qualité harmonique et texturée des agencements sonores que l’on aura pu observer tout au long de la prestation, alors que de nombreux moments instrumentaux ont eu lieu. Le mélange hétérogène des notes de saxophone, de batterie, de basse, de clavier, de synthétiseurs et de guitare faisait mouche. On se perdait gracieusement dans les élans psychédéliques à la fois pop, rock et funk.
En plus de la poésie de ses textes et de sa voix qui caresse l’âme, Laurence-Anne se sert brillamment de sa voix. Le chœur fut également bien pertinent. Mon coup de coeur de cette seconde moitié de soirée, la chanson Tempête. Un mot qui résume assez bien le moment vécu.