Population II, Jon Spencer et Marie-Pierre Arthur X Les Shirley X Rau_Ze X François Lafontaine X Joe Grass | Taverne Tour, 9 février 2024
Le rendez-vous annuel qui relance les festivités après les fêtes battait son plein alors que deux concerts m’attendaient.
Photos par Charles-Antoine Marcotte
C’est par ce soir pluvieux de février, qu’on espère ne deviendra pas la norme, que je me dirigeais vers La Tulipe qui n’a toujours pas retrouvé sa façade. La salle de spectacle de la rue Papineau accueillait Jon Spencer et les jeunes rockeurs de Population II en première partie.
Population II
On va se le dire, Jon Spencer était mieux d’être en forme, parce que cette première partie était de la bombe. Population II nous a servi une solide performance de ses pièces, en se concentrant principalement sur Électrons libres du Québec qui est paru en octobre dernier. Ça roulait rondement à travers Orlando, Beau baptême et C.T.Q.S. et l’écoute entre les musiciens était complète. Je trouve ça toujours impressionnant de voir Tristan Lacombe jouer de sa douze cordes électrique. D’ailleurs, il a poussé quelques bons solos pendant la soirée.
En plus de nous servir des pièces qu’on connaît, le trio a aussi offert Opal, une nouvelle pièce. J’ai une affection prononcée pour le genre de groupe à la Population II. Par la complexité de ce qu’ils composent et par le gear qu’ils ont sur scène, on devine rapidement que ce sont des geeks de musique. Autre indice? Après deux chansons, le batteur Pierre-Luc Gratton a remercié l’équipe au son parce que ça sonnait la tonne de brique. On confirme, ça sonnait aussi bien dans la salle.
Jon Spencer
Là, je me disais : ouch, passer après la machine de guerre de Population II, ça ne sera pas facile. Eh bien, j’ai ravalé rapidement mes pensées puisque Jon Spencer ont cassé la baraque. Il ne tourne pas avec les membres des Hitmakers qui ont enregistré son denier album, mais plutôt avec le duo composé de Spider Bowman à la batterie et Kendall Wind à la basse. Et attention à la section rythmique de feu!
La bassiste Wind est tout simplement impressionnante par son jeu virtuose, rapide et précis. Même chose pour Bowman qui ajoute toute sorte de petites nuances dans son jeu de batterie. C’est aussi excitant que solide et rajoutez à cela Jon Spencer qui se plaît avec ses deux jeunes compagnons et qui s’amuse à la guitare. Pendant le concert, le trio s’est promené à travers le répertoire de Spencer touchant autant au dernier album qu’à des chansons avec le Blues Explosion. C’était un concert fort relevé de Jon Spencer.
Marie-Pierre Arthur X Les Shirley X Rau_Ze X François Lafontaine X Joe Grass
La première fois que tout ce beau monde a été mis ensemble, c’était pour Sur Mesure de Radio-Canada. Pour le Taverne Tour l’expérience était répétée, mais cette fois-ci, on s’approche de la sortie du nouvel album de Rau_Ze et certaines nouvelles pièces se sont faufilées dans le concert. Bon, je vous dirais que j’ai entendu le concert, mais que je n’ai rien vu à part la bouille sympathique à Joe Grass une fois ou deux parce qu’on l’oublie, mais ce n’est pas la même chose un show dans un bar, surtout quand c’est complet. Le West Shefford a bien des qualités, mais pas celle d’avoir été pensé pour que tout le monde puisse voir dans un contexte de concert rock.
N’en demeure pas moins que c’était une expérience agréable, avec une grosse 50 à la main, d’écouter la formation interpréter les chansons en gang. On peut dire aussi que même quand on ne le voit pas, on ne peut pas se tromper quand François Lafontaine joue du clavier. On reconnaît immédiatement la fougue du claviériste. Quand on l’additionne à celle des Shirley, ça donne une bonne dose d’électrochocs.
Parmi les bons moments, il y a eu Des feux pour voir de Maire-Pierre Arthur qui était particulièrement bien interprétée. Le chœur était puissant, il n’avait d’égal que la fois à Petite-Vallée où Klô Pelgag, Safia Nolin, N Nao, Laurence-Anne et Lysandre nous avait livré un mur de son. Je n’avais jamais remarqué à quel point des Feux pour voir sonne comme une pièce de Grandaddy, que ce soit voulu ou non, il y a de quoi dans la progression d’accord qui est similaire. Pas pareil, puisque ça reste Marie-Pierre Arthur et sa signature.
C’était un concert-événement bien plaisant et visiblement le fun était au rendez-vous autant dans le bar que sur scène. En plus, c’était la fête à Rose Perron, ce qui a valu une dose de plus de célébrations à travers la soirée.
Crédit photo: Charles-Antoine Marcotte