Pop Montréal Jour 1: le compte-rendu de S. Deslauriers
C’était hier que se donnait le coup d’envoi officiel du Festival international de musique Pop Montréal qui regroupe une panoplie de musiciens et de groupes issus de la mouvance dite «indie». Cette année, LP Labrèche et votre vénérable scribe vadrouilleront pendant les cinq jours de la durée de l’évènement afin de vous faire des comptes-rendus quotidiens des concerts vus. C’est parti pour un feu roulant de shows… et de manque de sommeil flagrant!
Après avoir pris quelques liquides alcoolisés (pas trop quand même!) en compagnie de Mademoiselle Rouge au quartier général de Pop Montréal, nous nous sommes dirigés vers le théâtre Fairmount afin d’assister au diptyque garage rock mettant en vedette Les Breastfeeders et… The Sonics! Oui, vous avez bien lu! Les vétérans, qui ont fait paraître le très bon This Is The Sonics en début d’année, étaient les têtes d’affiche de cette soirée.
Mais tout ça a débuté avec nos bons vieux Breastfeeders et leur garage rock yéyé. Et la bande menée de main de maître par Luc Brien et Suzie McLove a offert une prestation de feu; le tout bonifié par le «tambourine man» Johnny Maldoror. Ça faisait un bail qu’on n’avait pas vu Les Breastfeeders et ces désormais vieux routiers n’ont rien à envier aux meilleurs du genre. Mélodies imparables, harmonies vocales à trois voix d’une justesse inouïe, une cohésion qui fait honneur au genre et un Maldoror, en bedaine, qui arpente la scène comme un vieux fou possédé. Bref, une première partie de haut niveau!
[youtube]https://youtu.be/SNahz9G3Ruc[/youtube]
Néanmoins, on attendait de pied ferme les vieux Sonics et on ne l’a pas regretté une seule seconde. Évidemment quand l’âge moyen des membres avoisine la soixantaine avancée, on n’anticipe pas nécessairement une prestation très dynamique physiquement parlant; mais de voir ces légendes donner le meilleur d’eux-mêmes, avec une cohésion somme toute impressionnante, nous a émus au plus haut point. D’une très grande intégrité! On a tripé sur la relecture de Keep A Knockin’ de Little Richard et la version offerte de Be A Woman parue sur le plus récent album. Une performance statique, mais totalement désarmante. Merci messieurs!
[youtube]https://youtu.be/ZdKL-B8mvLM[/youtube]
Et on a terminé notre soirée à la Casa del Popolo pour aller voir de quel bois se chauffait OBN IIIs. Le quatuor hard-rock-punk prolétaire originaire d’Austin, Texas avait fait paraître l’été dernier l’excellent Third Time To Harm. On présageait une performance couci-couça, un peu paresseuse, car bien souvent, ce genre de groupe n’est pas très «tight» en concert. Eh! Bien! C’est tout le contraire dans le cas d’OBN IIIs! Devant une Casa passablement dégarnie, la bande à Orville Bateman Neeley III a enchaîné les brûlots punkisants dans un mur de son assourdissant. La Brute du Rock aurait tellement été reconnaissante qu’il en aurait profité pour enchaîner frénétiquement de nombreux gin-tonics. On voit dans OBN IIIs les dignes héritiers des Supersuckers, mais en plus punk, mettons. Si ce groupe-là tient le coup et n’essaie pas «d’embellir» son rock, on pourrait être étonné du chemin qu’OBN IIIs pourrait parcourir. C’est le concert de la soirée en ce qui nous concerne.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=K1ui97Z4Ix4[/youtube]
On reprend le collier ce soir avec Les Marinellis, The Cairo Gang, Calvin Love et l’excellent Mikal Cronin au théâtre Fairmount.
On vous propose également quelques extraits vidéo enregistrés avec l’aide du microphone MV88, un bien bel outil de travail que l’on branche facilement dans le connecteur Lightning® iPhone et qui offre un son clair et limpide. Ce petit bijou fait admirablement bien son travail. Pas mal le fun! À demain pour un autre compte-rendu.