Une nouvelle soirée de POP Montréal qui proposait un alliage de talents locaux et d’une Américaine qui s’est installée à Toronto il y a plusieurs années.

Une fois de plus le Mile-End et le Plateau étaient animés par le festival POP Montréal qui, année après année, offre une programmation de qualité et trouve le moyen de rester ancré dans ce qui se passe en ce moment sur la scène musicale. Mon premier arrêt était du côté de l’Espace POP sur l’avenue du Parc pour une prestation unique.

Velours Velours

Unique dans bien des sens, puisque, pendant 24h, il joue une seule chanson : La fin, tirée de son album Quand je pleure, je suis content, paru plus tôt cette année. Les règles du jeu sont simples : chaque fois que quelqu’un sonne la cloche, il doit s’exécuter. À mon arrivée vers 19h15, il y avait déjà des gens qui étaient au rendez-vous. Pendant que Velours Velours jouait, Daphné Brissette de Bon Enfant peignait une toile. Puis, son batteur, Davy Duquenoy est arrivé avec un shaker pour l’interprétation suivante. Velours Velours lui passe un plat de noix qui viendra compléter la batterie de fortune et c’est parti. C’est lors de cette interprétation que Duquenoy a eu l’excellente idée de puncher son interprétation avec un coup de clochette. En fait, pas un, mais bien trois. Eh oui, ça faisait trois interprétations de plus à ajouter à la liste. Une performance franchement ludique.

Shunk

Oh que je m’en veux de ne pas avoir embarqué dans le train de Shunk avant-hier soir. Le groupe est mon coup de cœur du festival. Avec une prestation inspirante et puissante, la formation montréalaise a conquis la foule qui n’a cessé de croitre pendant sa performance. Interprétant les pièces de son album Shunkland paru en mars dernier, la formation a livré un brûlot de post-punk théâtral et puissant. Il faut dire que je suis doublement nono d’avoir manqué le tout, étant donné que la formation est composée notamment d’un ancien de Pottery (Peter Baylis) et d’une ancienne de Visibly Choked (Gabrielle Domingue).

Gabrielle Domingue a une prestance impressionnante sur scène oscillant entre le film d’horreur et la soirée à l’opéra. Il y a quelque chose de raffiné et gracieux dans sa démarche, mais, en même temps, on dirait qu’elle est sur le bord de te trancher la gorge. Au niveau musical, tous les musiciens sont en plein contrôle de leur proposition. Baylis se permet quelques fantaisies à la guitare sans en faire trop, le batteur Vaktor glisse des nuances dans son jeu et Julia Hill a un groove impressionnant. Un groupe que je recommande vivement.

Elle Barbara

Elle Barbara est venue présenter les pièces de son album Word on the Street qui est paru en juin dernier. L’autrice-compositrice-interprète montréalaise était entourée de son Black Space, son groupe de musiciens aguerrit. Une chance parce que la performance a connu quelques petits problèmes techniques que les musiciens ont réglés avec un minimum d’impact sur la prestation d’Elle Barbara. Charismatique, la chanteuse a même pris des Polaroids de certaines personnes qu’elle trouvait inspirantes dans la foule. Aussi colorée que son album, sa performance était adroite dans son ensemble. Je pense qu’il y un travail à faire au niveau des gestes dansés qui étaient souvent approximatifs et qui pourraient être plus réfléchis, mais, outre ça, c’était réussi. Autre chose qui ne l’a pas aidé, la sonorisation plutôt capricieuse du Théâtre Rialto qui n’aidait pas à ce que sa voix perce la musique. Ce fut aussi difficile pour U.S. Girls par la suite.

U.S. Girls

Meg Remy et U.S. Girls étaient de retour en ville pour présenter les pièces de Scratch It, son plus récent album qui flirte avec le country-rock. Ce côté a été laissé de côté pour revenir à un rock un peu dansant qui est présent sur ses créations précédentes. Mais on sent toujours le côté soul dans des pièces comme Like James Said et Dear Patti qui ont été interprétées pendant la soirée. Son groupe la suivait dans ses monologues un peu excentriques, qui ont notamment donné une réflexion sur les pancartes électorales qui sont affichées en ville. Elle nous a notamment mises en garde contre « candidat tatoué ». On salue Sergio Da Silva du Turbo Haüs qui se présente pour Transition Montréal!

En plus des pièces de son plus récent album, U.S. Girls a joué quelques chansons de ses précédents, comme Rosebud, L-Over, 4 Amercian Dollars qui s’est transformée en M.A.H. et même The Island Song qui date U.S. Girls on KRAAK. Après Bookends, Meg Remy s’est changée et est restée seule avec Amanda Christ, sa choriste, pour interpréter plusieurs pièces, dont Window Shades et la puissante Soraral Feelings qui a fermé le concert. La paire la jouait un peu comme si elle était au karaoké. Une performance réussie, même si c’est un peu moins rodé que les dernières fois que j’ai vu la formation. Il faut dire que, dans ce format, ce n’est que leur deuxième concert.

Liste des chansons

1. Jack
2. Like James Said
3. The Clearing
4. Rage of Plastics (reprise de Fiver)
5. 28 Days
6. Dear Patti
7. The Island Song
8. Walking Song
9. Rosebud
10. L-Over
11. 4 American Dollars
12. M.A.H.
13. Bookends

En duo

1. Window Shades
2. Overtime
3. Damn that Valley
4. Sororal Feelings