POP Montréal 2024 : Sheenah Ko, Valmy, Nailah Hunter et Cassandra Jenkins
Hier soir à POP Montréal, il y avait de nombreux choix intéressants à faire. Mon attention s’est tournée vers l’autrice-compositrice-interprète new-yorkaise Cassandra Jenkins et sur le lancement de l’album Transformation de Sheenah Ko.
J’avais très hâte au passage de Cassandra Jenkins à Montréal, son premier, après avoir passé beaucoup de temps cette année à écouter l’excellent My Light, My Destroyer. Ma soirée commençait quand même plus tôt alors que Sheenah Ko lançait son nouvel album, Transformation, sur le toit du Rialto.
Sheenah Ko
Sheenah Ko vit une histoire d’amour avec le Québec. D’abord arrivé en ville après avoir décroché le rôle de claviériste dans The Besnard Lakes. Depuis, elle semble avoir pris de plus en plus ses racines au Québec. Elle a commencé à collaborer avec de nombreux artistes ici comme claviériste en plus de faire des projets avec Navet Confit. En fait, elle s’est tellement enracinée que pendant la pandémie, elle a déménagé au Saguenay où elle s’est créé de nombreuses amitiés. Son groupe qui l’accompagnait pour le lancement de Transformation était d’ailleurs de ce coin de pays. De plus, elle y chante en anglais et en français. Si on veut un bel exemple de gens qui s’acclimatent à la société québécoise, cette histoire est plus qu’une réussite.
Mais revenons à son concert, Sheenah Ko a offert plusieurs pièces de son nouvel album qui ont passé le test de la scène. C’est dansant la plupart du temps et elle livrait le tout avec un mélange de confiance et de fébrilité. Parmi les moments marquants, elle a pu compter sur une petite fanfare pour Walking Away. Elle a avoué que c’était un de ses fantasmes étant donné que son instrument premier était les percussions lorsqu’elle a étudié aux États-Unis. Elle a aussi créé, avec succès, un cercle de danse devant elle pour Wake Up tiré de son album Future Is Now. Le public s’est donné avec plaisir à l’exercice et plusieurs personnes ont bravé la gêne en offrant leurs meilleurs mouvements de danse au centre du cercle. Un lancement tout à fait réussi.
Valmy
Valmy est une autrice-compositrice-interprète née en Ontario, mais qui réside maintenant à Saint-Jean à Terre-Neuve. Elle est arrivée en solo à sa guitare et a offert ses pièces folk douces et mélodieuses. Pour chacune des pièces, elle nous a donné du contexte de l’écriture. Il y avait quelque chose de paisible dans sa manière d’expliquer le tout pour ensuite enchaîner avec la pièce. Ça ne révolutionne pas la roue, mais elle fait bien ce qu’elle fait. Son premier album, The In Between, en septembre 2023. Sa performance aurait pu se passer dans un petit café entouré de livres. C’est ce genre de chaleur qu’elle réussit à installer.
Nailah Hunter
La harpiste Nailah Hunter nous a offert un concert aussi en solo qui passait de morceau à la limite du new age à des pièces chantées de sa voix légèrement trafiquée. C’est un mélange de folk et d’ambient qu’elle propose et ça donne à l’ensemble de sa prestation un côté légèrement spirituel et ésotérique. C’était parfois réussi, surtout en deuxième partie de concert, lorsqu’elle chantait. Les pièces instrumentales ne sont pas dévouées d’intérêt, mais sa construction de chanson est très linéaire et ça finit par devenir un peu long. Autre chose qui m’a marqué, c’est le côté sec de la fin de ses chansons instrumentales qui coupent de manière franche. C’est un peu brusque par rapport à la douceur de ce qui est proposé dans les pièces. C’était un concert en dents de scie.
Cassandra Jenkins
C’est un concert que j’attendais avec impatience et la New-Yorkaise Cassandra Jenkins n’a pas déçu! Elle a livré plusieurs pièces de l’excellent My Light, My Destroyer paru en juillet dernier en plus d’ajouter trois pièces de son album précédent An Overview on Phenomenal Nature. Heureusement de faire son premier passage à Montréal, elle a avoué que ses amis lui avaient dit qu’elle aimerait la ville. Elle a avoué candidement qu’elle ne s’attendait pas à l’aimer autant. Tant mieux, reviens quand tu veux Cassandra! L’atmosphère était à la fête parce que c’était l’anniversaire de naissance de sa guitariste (dont le nom m’a échappé). La foule lui a chanté Bonne fête en français. Et belle attention de Jenkins, car c’était aussi la fête de Pablo Jara-Lepage qui travaille pour Le Ministère et elle l’a souligné sur scène.
Parmi les meilleurs moments du concert, Aurora, IL avait du chien, Only One avec une belle douceur mélodieuse, Petco était aussi délicieuse que sur album et Clams Casino était aussi très solide. Ses succès du passé, Hard Drive et Crosshairs, qui ont terminé la soirée, étaient aussi tout à fait impeccables sur scène. Les pièces sont très près sur scène de ce qu’on entend sur album. Est-ce que c’est en raison de la simplicité des arrangements sur album ou parce que le groupe ne se permet pas encore beaucoup de libertés avec le matériel? Difficile à dire. Ce sera intéressant de voir comment cela évolue d’ici son prochain passage en ville. Dans tous les cas, c’était tout à fait réussi et c’était une belle célébration des excellentes pièces de son récent album.
Liste des chansons
- Devotion
- Aurora, IL
- Michelangelo
- Omakase
- Only One
- Delphinium Blue
- Petco
- Clams Casino
- Hard Drive
Rappel
- Crosshairs