POP Montréal 2022 : Bibi Club, Thanya Iyer et Still Kicking
Pour ma deuxième, et dernière soirée, à POP Montréal, il ne fallait absolument pas que je manque ma chance pour voir l’un des groupes dont j’ai entendu le plus parlé dernièrement, c’est-à-dire Bibi Club. Ceux-ci ont profité du contexte du festival pour lancer leur premier album Le soleil et la mer, parue un mois plus tôt sur Secret City Records.
Avant même d’arriver sur place, je remarque que le spectacle a commencé à l’heure! Ce n’était pas le cas pour le lancement de Jonathan Personne au Théâtre Fairmount et même pour plusieurs autres spectacles. En entrant dans la salle, je ne m’attendais pas à ce que j’allais vivre comme instant.
Still Kicking
Première découverte de la soirée. Still Kicking, qui est le projet solo de Kaitlyn Daley et qui était accompagné sur scène de ses deux musiciennes. Celle qui vient de sortir son premier album cette année est venue présenter son univers qui rappelle la vague de rock alternatif à la Lucy Dacus et Phoebe Bridgers. Si la simplicité musicale est mise de l’avant sur son album, la présentation sur scène ne se reflète pas de la même façon. Il semble que Daley et ses musiciens n’aient pas eu assez le temps de bien se préparer. Il est évident qu’un stress est présent lorsqu’on monte sur scène, mais autant se laisser aveugler par les lumières et s’affranchir comme si nous étions en train de nous exercer dans notre sous-sol. En attendant que certains défauts scéniques ne soient corrigés, je vous recommande d’écouter leur album studio.
Thanya Iyer
Au fil du spectacle, la salle se remplissait de plus en plus. Se présentant à l’heure pile, Thanya Iyer monta sur scène avec ses amies musiciennes parmi lesquels on pouvait compter quelques artistes connus, dont Emilie Kahn à la harpe. Le talent éclectique des musiciens, notamment d’Iyer au violon et au synthétiseur, a transformé le concert en communion, une sorte de séance d’improvisation où nous avons eu la chance d’être les témoins privilégiés. En passant, son plus récent EP est d’une écoute agréable pour la saison automnale.
Bibi Club
Sur l’ouverture de Balcon, Adèle Trottier-Rivard et Nicolas Basque entraient sur scène avec le sourire aux lèvres. S’armant d’une guitare et programmant sa boîte à rythmes et ses pédales, Basque était prêt à mettre de l’ambiance dans la salle. Sa partenaire, quant à elle, prit un micro et entama les paroles de la chanson. Puis, avant d’entamer La Nuit, Trottier-Rivard, se plaça devant son synthétiseur et ses instruments idiophones.
Tout au long du spectacle, on a bien saisi la complicité entre les deux musiciens, un regard de support et d’amour qui fut très contagieux pour le public. Personne ne pouvait rester neutre face à la musique lumineuse, parfois directe, mais pas agressive de Bibi Club. Il faut se rappeler que c’était un lancement d’album, alors c’est normal pour un artiste ou un groupe d’y mettre le paquet.
Déjà, avec seulement 8 chansons interprétées, dont une reprise de Stereolab, Bibi Club avant conquis mon coeur. Mais ça n’allait pas finir ainsi. Avant de débuter Le Matin, Adèle a invité sa chorale, composée d’amis et membres de leur famille, à venir sur scène pour les accompagner; un moment unique qui n’allait clairement pas se répéter dans leurs prochaines performances. C’était vraiment un « il fallait être là ». Et déjà, comme si ce n’était pas assez, avant de finir le concert avec Femme-Lady, Adèle Trottier-Rivard demanda à sa mère de se joindre à la chorale. Un beau moment de partage. Coup de chapeau au son incomparable et au jeu de lumière stroboscopique, coloré et doux à la fois, à l’image de la musique.
J’ai quitté Le Ministère avec le sourire aux lèvres, un vinyle de Bibi Club à la main, avec de beaux souvenirs. Pour avoir vu plusieurs spectacles cette année, la prestation de Bibi Club fait partie de mon top 3 de mes spectacles de l’année. Ça vaut le coût, vraiment.
Crédit photo: Charles-Antoine Marcotte