En ce troisième jour de Pop Montréal, le Rialto aura notamment laissé place aux compositions grandioses et intemporelles de Flore Laurentienne. Accompagné d’un quatuor à cordes et du claviériste Sylvain Deschamps, ce virtuose a plongé les spectateurs dans un univers surpassant l’enchantement.

Alors que la salle se faisait bruyante, voire excitée à l’approche du spectacle, le silence total a rapidement surplombé, laissant place à un moment des plus cathartiques.

D’une fraîcheur optimiste, à la fois nostalgique et rêveuse, cette prestation a fait voyager nos êtres au travers de sa prise d’espace envoutante. L’énergie de l’union harmonique aura permis de contempler un monde où réside une grande beauté, un monde où tout peut exister.

À se laisser bercer dans l’univers du musicien, on voguait simultanément sur un voilier et sur un vaisseau spatial. Alors que le quatuor à cordes faisait vibrer comme le vent et les vagues, les synthétiseurs eux, nous ont transposé dans un univers tantôt mystérieux, cosmique. Prendre conscience des subtilités de cet heureux mélange est sans doute la clé pour apprécier à sa juste valeur une telle performance. Dans un même ordre d’idées, voir et entendre de telles compositions dans une salle où l’acoustique se fait aussi bonne, ça n’a pas de prix.

Sauf quelques petites variantes, nos oreilles se sont frottées aux mêmes vagues sonores que sur son plus récent projet intitulé Volume 1. Les trames Fugue, Soir et Fleuve No. 3 ont été jouées avec justesse et passion, mais c’est l’interprétation de Cendrillon qui aura retenu toute mon attention. Coup de coeur de ces quelques spectacles vus dans le cadre de POP, elle aura frappé mes émotions de plein fouet en me faisant ressentir le même effet que certaines mélodies de Beach House. C’est dans ces moments-là que la nostalgie oblige un sourire impossible à retenir. On peut ainsi dire que Mathieu David Gagnon a rempli son humble mission avec brio.