Pop Montréal 2019 : Fink et Camille Delean
Pop Montréal célébrait hier l’ouverture de la 18e édition de son festival annuel et pour l’occasion, l’auteur de ces lignes a assisté aux solides prestations de Camille Delean et de Fink. Se déroulant du 25 au 29 septembre, Pop Montréal abritera cette année plus de 300 artistes qui performeront dans plus de 50 endroits différents de la métropole.
C’est dans l’ambiance chaleureuse du Rialto Hall que s’est entamé cette belle soirée avec la prestation de Camille Delean en première partie du vénéré chanteur anglais Fink. La jeune femme et son groupe se sont rapidement approprié la scène ainsi que ce charmant endroit où le public majoritairement assis a eu le droit à un moment plus qu’intime.
À l’écoute de l’album Music on the Grey Mile, on ne pourrait se douter que Delean et sa bande pouvaient offrir un spectacle ambiant et atmosphérique. Chose dite, et ce sans rien enlever à la performance vocale sans faille de l’auteure-interprète, les moments forts de cette première partie furent ces moments sans paroles où on se laissait guider par cet agencement de textures instrumentales pop-folk bien exécutée. Certes, ces douces paroles ont capté l’attention de plusieurs têtes qui se sont laissées bercer de gauche à droite du début à la fin, mais sans son groupe, Delean n’aurait pas suscité le même intérêt. Méconnue pour la plupart, la Montréalaise qui a travaillé autant avec des gens d’ici que de Londres pour produire ses chansons porte en elle des idées qui méritent d’être bien polies.
Avec un peu plus de prestance et d’assurance, il ne serait pas étonnant de la voir gagner en popularité dans les années à venir puisqu’elle semble posséder les ressources nécessaires pour y parvenir. Soulignons à nouveau et avec grand plaisir les performances de ces musiciens montréalais qui ont formé un tout captivant à voir dans cette invitante petite salle du Mile-End.
Aucun complexe pour Fink, même en solo
On aura cultivé de nombreux désirs et surtout de nombreuses sensations lors de la prestation de Fink. Présentement en tournée acoustique solo, le chanteur a démontré qu’une voix qui jongle bien avec les registres aigus et graves ainsi qu’un vaste ensemble de guitares suffisait pour combler un public vraisemblablement satisfait de sa prestation.
Fink fait de la musique depuis plus de vingt ans et malgré tout, il semblait aussi ébloui que le public de se retrouver dans un tel endroit ancestral pour y donner un concert. On avait l’impression de vibrer autant que lui, comme si, au-delà de l’écouter jouer, nous faisions partie de ses notes. Avec ces années d’expérience vient un vaste ensemble musicographique que le chanteur au charmant accent s’est amusé à explorer question de laisser tout un chacun entrer dans la danse, et ce, peu importe le moment de leur vie où ils ont fait connaissance, avec sa musique.
Il y avait cet heureux mélange de rock, de folk et de country qui assoupit et qui est même devenu onirique à un certain point. C’est que sa prestation qui caresse à la fois l’âme transporte nos pensées dans son univers aux riffs de guitare invitants et aux paroles qui font réfléchir sans trop remplir nos têtes de questionnements existentiels.
C’est comme si monsieur Greenall était venu pour transmettre un message ou encore pour raconter une histoire et c’est dans sa manière de raconter qu’il aura su capter l’attention de cette façon. Avec l’énergie qu’il a dégagée, il a envoûté, et même chaleureusement englobé les lieux d’une atmosphère réconfortante qui aura mis bien des sourires dans les visages des déplacés.