Otoboke Beaver et Drinking Boys and Girls Choir au Théâtre Beanfield le 19 mars 2024
Hier soir, deux groupes punk asiatiques étaient en ville pour en mettre plein la vue à la foule nombreuse qui était au rendez-vous.
On peut dire qu’Otoboke Beaver et Drinking Boys and Girls Choir n’ont pas déçu au Beanfield hier soir. Les deux groupes ont livré des prestations énergiques avec un équilibre entre puissance et mélodies vocales.
Drinking Boys and Girls Choir
Le trio a offert une excellente performance menée notamment par la puissance de la batteuse Myeong-jin Kim qui aime la double pédale et qui sait l’utiliser à bon escient. Pendant qu’elle tapochait avec entrain, elle chantait aussi par moment. Et elle ne se donnait pas la tâche facile avec des rythmes changeants. Pendant ce temps, la bassiste et principale chanteuse de la formation, Meena Bae, a séduit la foule en deux temps, trois mouvements. Dès la deuxième chanson, la dynamique Coréenne faisait taper des mains le Théatre Beanfield au grand complet.
À travers la prestation d’une quarantaine de minutes, la bassiste est descendue deux fois dans la foule pour jouer, notamment une fois en plein milieu du mosh pit, qui lui a ouvert son centre et qui a calmé son brasse-camarade pendant qu’elle y jouait des notes en sautant. La guitariste Megan Nisbet, Écossaise qui a rejoint la formation en 2023, ajoutait pour sa part une bonne dose de solos dans le tout. C’était par moment près de ce que fait NOFX, mais parfois aussi plus lourd. Un très bon concert.
Otoboke Beaver
Deux ans après la sortie de SUPER CHAMPON, le groupe de punk japonais a offert une solide prestation au Théâtre Beanfield. Après un avertissement de ne pas filmer le concert et le mettre sur YouTube, de ne pas partager le setlist et que le stage diving était formellement interdit, le quatuor a lancé son concert. Pendant l’heure et quelques qui a suivi, elles n’ont pas fait de faux pas à l’exception d’un ô Canada qu’elles ont commencé à chanter et qui a été accueillit par des protestations assez vives de la salle. On ne peut pas leur en vouloir de ne pas connaître la distinction du Québec. Elles ont quand même pris le temps de nous dire merci en français à plusieurs occasions.
On peut dire du groupe que c’est une machine de guerre bien huilée. La batteuse Kahokiss est particulièrement habile offre des puissants rythmes que le reste de la formation suit religieusement. La bassiste Hirochan a démontré toute son agilité et sa dextérité sur son manche, et ce, toujours avec le sourire malgré quelques passes assez acrobatiques. La guitariste Yoyoyoshie est de la bougie d’allumage de la formation avec son énergie débordante et la chanteuse Accorinrin est simplement menaçante. En début de concert, elle avait l’air excédée comme si tout la dérangeait. Elle a dominé la foule en la faisant taire à de nombreuses reprises entre les chansons et refusant de lancer la prochaine tant qu’elle n’aurait pas le silence, résistant même aux dudes un peu chaud qui criait. Au final, c’est toujours la Japonaise qui a eu le dernier mot.
Le ton ironique était aussi de mise alors qu’Otoboke Beaver s’amusait à faire chanter « We are the champon » à la foule. Ce qui n’a pas la même signification que le classique de Queen. Le quatuor est passé à travers plusieurs chansons du dernier album, dont PARDON?, YAKITORI, I Am Not Maternal et I Won’t Dish Out Salads. La formation a même accepté de faire un rappel qui a duré… 35 secondes top chrono. Du délice.
Crédit photo: Jumei Yamada