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Nick Mason au Théâtre St-Denis le 11 octobre 2022 : plonger dans le vieux Pink Floyd

Nick Mason était de passage avec son groupe mardi soir au Théâtre Saint-Denis pour offrir une soirée de succès de l’époque plus psychédélique de Pink Floyd. Retour sur une soirée tout à fait plaisante.

Photos par Alexanne Brisson

Nick Mason est un géant. Peu de musiciens peuvent se vanter d’avoir une discographie aussi fournie et surtout d’avoir survécu aux nombreux tumultes de Pink Floyd à travers les années. D’ailleurs, le batteur anglais a lancé quelques flèches à son ami Roger Waters dans ses interventions. « Pensez-vous que Roger est moins colérique qu’à l’époque où il a craché sur le visage de ce fan qui était monté sur scène en 1977? Oh attendez, il m’appelle… Il fait dire que non. »

La relation entre Montréal et Pink Floyd est riche et le concert de Nick Mason a permis une fois de plus de célébrer le génie de ces musiciens qui ont révolutionné la musique. Pour livrer les pièces, le batteur est entouré de Gary Kemp de Spandau Ballet, Guy Pratt qui a joué pendant des années avec Pink Floyd, Lee Harris et Dom Beken. Le groupe est professionnel et s’amuse sur scène avec des boutades envoyées les uns aux autres. C’est bien sympathique.

Mi-rock / mi-psychédélique

C’est avec une collection de chansons qui versent dans le côté plus psychédélique que le groupe a débuté. On y retrouvait notamment Arnold Layne, If, Atom Mother Earth et le clou de la première partie : Set the Controls to the Earth of the Sun. Nick Mason a aussi présenté Vegetable Man, une pièce qui n’a jamais été finie d’écrire par Syd Barrett, qui n’a jamais été enregistrée par Pink Floyd et qui n’a jamais été jouée sur scène. Il y avait dans sa déclaration une fierté que le batteur de 78 ans peinait à cacher, mais aussi un réel lien d’amitié et un respect profond pour Syd Barrett. Il est même allé jusqu’à dire que c’était celui-ci qui avait « inventé Pink Floyd ».

Si la première partie donnait dans le psychédélisme, la deuxième était franchement plus rock. Dès les premières notes de celle-ci, le groupe s’est lancé avec vigueur dans Astronomy Domine issu de The Piper at the Gates of Dawn. Dans cette deuxième moitié, Nick Mason a proposé The Nile Song, Lucifer Sam avant de plonger dans la pièce-fleuve Echoes. Et c’est là peut-être la seule fois que je me suis ennuyé de David Gilmour. Bien que Lee Harris et Gary Kemp sont d’excellents musiciens, il y a quelque chose dans le jeu flexible et coulant de Gilmour qui caractérise ce grand classique. C’est particulièrement évident pendant les solos de guitare.

L’amour à l’anglaise

Après les théâtralités d’usages, le groupe est revenu pour un rappel coup de poing avec See Emily Play, A Saucerful of Secrets et Bike. Une manière particulièrement convaincante de terminer le tout. On peut certainement dire qu’à 78 ans, Nick Mason a encore de la fougue et surtout cet humour anglais un peu acerbe qui est adouci par ses nombreux remerciements dirigé au public, nous les badauds qui n’ont fait que profiter du moment qui nous étaient offerts et qui applaudissaient lorsqu’un moment de silence se faisait entendre.

Une chose est sûre : la soirée est passée en coup de vent malgré ses deux heures trente de concert. Je pourrai au moins dire que j’ai vu Nick Mason à Montréal à défaut d’avoir été un spectateur lors du passage de Pink Floyd au Cepsum en 1971. C’est toujours bien ça de gagné!

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