Mykalle : lancement de Da Pacem au Ministère le 15 mars 2024
Hier soir au Ministère, devant une salle pleine, Mykalle présentait sur scène pour la première fois son album Da Pacem.
Comme pour l’album, il y avait une ambiance qui évoquait le sacré qui flottait dans l’air au Ministère. En attendant que Mykalle prenne la scène, sa scénographie parlait déjà d’elle-même : des chandelles de type cierges quand ils n’étaient pas électroniques illuminaient la scène alors que deux grands draps blancs suspendus créaient un cadre et un terrain de jeu dans lequel l’autrice-compositrice-interprète allait s’amuser.
Mysticisme et plaisanteries
Des notes de Kyrie ont envahi la salle alors que Mykalle a fait son chemin à travers la foule arborant le grand manteau qu’elle porte sur la pochette, ou à tout le moins, quelque chose de très semblable. Comme Moïse à travers les eaux, elle a traversé l’espace qui était entre les deux rangées de chaises qui occupaient la moitié du parterre. Puis une fois sur scène, elle a plongé dans Kyrie commençant déjà à faire des acrobaties avec sa voix.
Une des choses qui a été marquante pendant le concert est son habileté à livrer la marchandise pas très facile de Da Pacem. C’est une chose de chanter Pritouritze Planinata dans un studio, c’en est une toute autre sur scène devant public après avoir chanté deux ou trois pièces. Par cet exercice, Mykalle a prouvé qu’elle était mûre pour la tournée. Je vois déjà la tournée mondiale des églises désacralisées et des lieux de cultes comme une évidence.
Malgré l’atmosphère solennelle de sa création, la personnalité légère de Mykalle ressortait dans ses interactions avec le public qui était souvent donné avec une pointe d’amusement et beaucoup de chaleur. Elle a même très bien géré une panne de courant qui a coupé la prestation en deux. Pendant ces dix minutes, alors que la salle semblait nerveuse à l’idée que le concert ne puisse pas reprendre, Mykalle est restée légère et en contrôle. Ce qui lui a permis de se lancer à nouveau sans problème lorsque la lumière est revenue.
Du présent vers le futur
Malgré la proposition électronique et chantée, Mykalle a su bien balancer le temps qu’elle passait à ses machines et celui où elle chantait avec un micro bâton. Un équilibre qu’on doit peut-être à la mise en scène de l’autrice, metteuse en scène et comédienne Marie-Ève Milot (c’est tannant quelqu’un qui excelle autant dans toute). Pour la pièce Oneness, Mykalle a été rejoint par Frannie Holder. Le tout a donné lieu à un des meilleurs moments de la soirée grâce à la chimie évidente entre les deux femmes.
C’est un très beau projet sur album, c’est un très bon projet en concert et maintenant souhaitons que Mykalle continue à déployer ses ailes. Une partie de moi hier voyait déjà le tout avec quelques musiciens autour d’elle pour donner plus de grandeur à la proposition et un chœur pour l’accompagner dans ses envolées les plus acrobatiques. On peut toujours rêver. Après tout, le mystique et le sacré nous tire vers le haut, non?
Je recommande vivement.
Crédit photo: Justine Latour