Concerts

MUTEK 2022 | 23 août : Ramzilla, AGUMA, Nicola Cruz et Max Cooper & Architecture Social Club

Pour sa vingt-troisième édition, le festival MUTEK revient complètement en chair et en os, avec les prestations en salles (SAT, MTELUS et Théâtre Maisonneuve), sur la scène extérieure de l’Esplanade Tranquille – nouveau lieu de rassemblement urbain bordé par Sainte-Catherine au sud et Maisonneuve au nord – ainsi qu’en ligne avec les webdiffusions.

Expérience 1 / Esplanade Tranquille

Ramzilla

Quel bonheur de retrouver le public de MUTEK mardi soir à l’Esplanade Tranquille, savamment aménagée pour accueillir tous les genres de mélomanes numériques, de jeunes familles aux soixantenaires, des millénariaux sortis des années 80 aux XY nostalgiques des années 90 ! Tout le monde était là pour démarrer la soirée dans la bonne humeur sur les rythmes de Ramzilla, alias Ramzi, ou la Montréalaise Phoebé Guillemot, et de la house élégante et polie. Sa prestation a créé une atmosphère de café électrique kraftwerkien, un départ parfait pour briser la glace et inaugurer les festivités.

AGUMA

AGUMA

Le duo AGUMA, formé des Québécois Gabriel R. Drapeau et Guillaume Sauvé, a enchaîné peu après le coucher du soleil dans une direction plus atmosphérique, un moment particulièrement réussi qui a donné l’impression de passer au lounge. Les trames dub et jungle générées en partie de façon modulaire ont créé un groove très cool, plus lent et relax, avec des textures globuleuses légèrement kosmische.

Nicola Cruz

Nicola Cruz

J’étais à Max Cooper pendant la majorité de la prestation de Nicola Cruz, venu de l’Équateur pour nous faire danser sur de l’électro tropical. J’ai tout de même réussi à voir la fin de son set qui était rendu à la finale tech house.

Événement spécial

Max Cooper & Architecture Social Club

Montréal accueillait le docteur Max Cooper en duo avec son collègue de l’Architecture Social Club pour présenter une prestation en direct d’Aether, une installation audiovisuelle 3D construite de filaments photosensibles suspendus au-dessus du public, et animés par deux projecteurs de manière à créer une immersion visuelle, moyennant que l’on regarde vers le haut.

La musique a débuté par un bourdonnement profond, comme un gigantesque oscillateur qui démarre et monte en fréquence, jusqu’à un plateau plus musical d’ondes ressemblant à des notes fragmentées de piano. La matrice s’est illuminée une première fois pendant ce passage, comme deux toiles carrées placées à l’horizontale et s’étirant à l’opposé l’une de l’autre en fonction des événements sonores. Le public a immédiatement réagi avec enthousiasme et approbation, accompagnant le duo vers un segment plus itératif et stroboscopique, pas bien loin d’une scène mémorable de 2001 : A Space Odyssey, en version matrice lumineuse interactive.

Ensuite, il y a eu un temps mort visuel d’une quinzaine de minutes, une éternité d’un point de vue technique, mais le public a contribué à faire le lien avec la suite en produisant son propre éclairage avec leur cellulaire. La prestation était ponctuée de pièces ambiantes et mélodiques transposées en faisceaux lumineux sur la matrice, et de pièces plutôt techno club mixées par deux gars dans le noir. Ce montage en deux atmosphères combinées à une troisième, en plus du MTELUS avec ses lumières allumées sur les murs et une partie du public qui était en 5 à 7, a fait en sorte que l’expérience immersive nous obligeait à regarder les étoiles au centre-ville qu’à Aether, un chef-d’œuvre d’installation ausiovisuelle 3D qui mérite possiblement de meilleures conditions de diffusion. Cela dit, le duo nous a fait l’honneur de leur présence, et le public était heureux et conquis d’avance.

Crédit photo: Philippe Desjardins