Concerts

Mitski au Théâtre Saint-Denis le 19 mars 2022

Dans le cadre de sa tournée pour son nouvel album Laurel Hell, Mitski était de retour à Montréal. Après son dernier passage à Osheaga en 2019, le public montréalais était impatiemment de revoir la chanteuse japonaise – américaine et ainsi vivre un moment de communion dans la bulle unique de leur idole.

Victime de son succès, le spectacle affichait complet avant même le lancement de son dernier album Laurell Hell paru en février. C’est sans doute le succès de Nobody sur Tik Tok, quelques années après sa parution, qui a motivé les spectateurs à se déplacer aussi rapidement. Cependant, comme vous allez le lire, il n’y a aucun doute sur la qualité des pièces du nouvel album.

Avant de prendre place sur mon siège, parlons de l’éléphant dans la pièce : l’organisation du concert. Le spectacle, qui devait avoir lieu à l’Église Saint-Jean-Baptiste à Montréal a finalement été déplacé au Théâtre Saint-Denis à la dernière minute. Contrairement à certaines salles de spectacle comme l’Olympia, on ne peut pas enlever les sièges au parterre du Théâtre Saint-Denis. Pourtant, l’ambiance musicale de Mistki est parfaite pour une salle où les gens qui ont envie d’être debout peuvent le faire au parterre et tous les gens qui veulent être assis peuvent l’être au balcon. Au final, dans toutes les sections, la majorité était debout, au désarroi des amateurs de concerts assis. Les portes, qui devaient ouvrir à 18h30, ont finalement ouvert vers 19h15-19h30. Une énorme file d’attente passait à travers le Cinema Quartier latin pour finir jusqu’à la Cinémathèque québécoise. Puisque c’était admission générale, le but de plusieurs était d’être le plus proche de la scène possible.

MICHELLE

Ce groupe de jeunes femmes américaines a ouvert la soirée avec une moitié de salle pleine. Eh oui, puisque la salle a ouvert plus tard, il y avait beaucoup de trafic dans les corridors, surtout dans le coin de la marchandise. Cela n’a pas empêché le groupe de réchauffer la place en interprétant les chansons de leur album AFTER DINNER WE TALK DREAM paru le 4 mars dernier chez Atlantic Recordings.

Même si le groupe avait un énorme plaisir à interpréter leurs chansons, je n’ai pas pu m’empêcher de me poser une question : était-ce la bonne première partie pour Mitski? Même s’il est commun d’entendre une première partie qui ne s’accorde pas avec le genre musical de l’artiste principal, Michelle, qui rappelle facilement les Spice Girls avec leurs chorégraphies et leur pop mielleuse, semblait superficielle dans son approche versus l’acte principal. On reste dans la même branche oui, mais il est clair que la qualité n’est pas la même.

Au début de la tournée, c’était le groupe CHAI, qui mélange k-pop et punk, signé sur Sub Pop, qui officiait les premières parties. Malheureusement, ceux-ci se sont fait voler leurs instruments et marchandises après un spectacle au Texas en février dernier. Dommage, il aurait été intéressant de voir CHAI ouvrir les spectacles canadiens de Mitski.

MISTKI

C’est dans une mise en scène simpliste que Mistki est entrée sur scène sous les cris de joie de la foule. Ceux-ci sont restés debout tout au long du concert. L’autrice-compositrice-interprète, à travers son personnage de scène, est entrée en communion avec le public dès la première chanson, et l’est restée jusqu’à la fin.

Les chansons de l’album Laurel Hell ne sont pas passées sous silence. Près d’un mois après la sortie du disque, le public chantait les paroles des chansons comme s’il était sorti depuis belle lurette. Bien sûr, les voix étaient plus fortes pour le mégasuccès Nobody, tiré de Be the Cowboy. La chanteuse signée sur Dead Oceans, dansait telles une ballerine amatrice ou une jeune femme dans sa chambre d’adolescence pendant le concert. La grande diversité de spectateurs montrait qu’il n’y a pas d’âge pour aimer Mistki.

Ma seule irritation durant sa performance était de voir de nombreuses personnes avec leur téléphone cellulaire dans leurs mains pour filmer le spectacle. Évidemment, je ne ferai pas un commentaire digne d’un « boomer » qui sort le fameux «c’était mieux avant». Cependant, je suis tombé sur un article où Mitski témoignait de son désir d’un public sans distraction électronique pour vivre un moment magique. Elle a expliqué par la suite être d’accord pour un court instant filmé destiné sur les réseaux sociaux, mais pas pour tout le spectacle, ce que j’ai pu observer durant le passage de l’autrice-compositrice et interprète au Théâtre Saint-Denis.

En conclusion, il est très agréable de revoir Mitski au Québec. N’empêche que pour la prochaine fois, je recommande une autre salle pour permettre à tout le monde d’y trouver son compte.

Crédit photo: Charles-Antoine Marcotte

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