Concerts

Les Francos de Montréal 2019 – Jour 6 : Flavien Berger et Lydia Képinski

C’était hier soir qu’avait lieu ce merveilleux programme double réunissant Flavien Berger en première partie et Lydia Képinski en seconde dans un Club Soda des plus bondés pour les Francos. On peut dire que dans tous les cas, ceux qui étaient présents sur place en ont eu pour leur argent, les deux artistes ayant offert des performances hors du commun.

La fête foraine

C’est un homme qui a rapidement plongé les spectateurs dans une ambiance électro-festive qu’on a vu débarquer sur scène le premier. Teinté d’un doux psychédélisme, l’univers des mots et des arrangements sonores de Flavien Berger est intemporel et cinématique. Drôlement et volontairement malaisé en prenant la parole entre les chansons, il a profité de tout l’espace lui étant décerné pour gagner les coeurs d’un public qui en était majoritairement à une première rencontre avec lui.

L’axe principal de sa prestation s’est surtout joué sur l’amalgame de sons déversant de tout bord tout côté, soit par l’entremise de son synthétiseur, de sa voix modifiée par le micro ou de toutes les autres machines qu’il avait mises à sa disposition. On a claqué des doigts et tapé dans nos mains, on a bougé nos têtes et on a fait des va-et-vient de bassin. On a eu un euphorique plaisir, scanderont certainement un public perdu dans la fête foraine de l’artiste qui n’a pas donc pas eu besoin d’un extravagant jeu de lumière pour éveiller l’attention.

Voix mélodieuse, parfois effacée par sa production riche, sa musique déplace de l’air et sort des sentiers battus, de quoi allumer une soif cachée de faire un voyage dans l’espace. Brutalisme, Maddy la nuit, Deadline, La Fête Noire et Océan rouge sont ces performances qui ont le plus retenu l’attention. S’élançant à quelques occasions sur le catwalk, Flavien Berger est un artiste qui ne cessera pas de gagner en notoriété dans les mois et les années à venir.

Coup de théâtre

Même ceux qui connaissent la surprenante et imprévisible personnalité de Lydia Képinski ont tout de même eu droit à toute une surprise en seconde moitié de spectacle. Fantomatique, le spectacle commence sans sa présence sur scène jusqu’au moment où on la voit apparaître parmi la foule sur la mezzanine d’un Club Soda plus que fébrile. Vêtue de blanc, accompagnée de 5 musiciens, sa voix mélodieuse s’est greffée avec sa débordante énergie et son style unique.

En débutant avec quelques chansons de son album Premier Juin, soit Les routes indolores, Premier juin, Maïa et Belmont, elle a donné le ton au public qui criait les paroles en se faisant aller dans tous les sens. Puis soudain, au milieu de nulle part, Lydia est éprise d’une crise et s’effondre. Les gens se regardent et s’inquiètent jusqu’au moment où ils entendent sa voix retentir à nouveau, prononçant des paroles poétiques perdues sur un beat électro. Coup de théâtre! Une autre mascarade promulguée par l’artiste avec un malaise remixé.

Elle revient sur scène, à nouveau parmi la foule, cette fois-ci vêtue de noire. L’ambiance change du tout au tout et laisse place à une prestation des plus rythmées par ses chansons remixées comme Les balançoires remix et Sur la mélamine remix que l’on retrouve sur Premier juin remix. Il faut dire que le public était encore sous le choc, puisqu’il a semblé septique à l’idée de se laisser aller dans le style d’une nouvelle Lydia. Malgré tout, la plupart des indécis de ce tournant ont fini par se laisser porter par la vague, sans non plus tous mettre leur sceau d’approbation sur ce qui se passait devant leurs yeux et dans leurs oreilles. Ce sera à voir pour la suite des choses, mais Lydia Képinski n’a pas fini d’en surprendre plus d’un et c’est ce qui en fait son unicité.

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Crédit photo: Alexanne Brisson