
KOKOROKO au Théâtre Beanfield le 15 octobre 2024
19h54, mardi frisquet d’octobre. Les gens font la file devant le Théâtre Beanfield. J’étais juste assez à l’avance pour me trouver une place à la mezzanine.
Photos par Coline Beulin
Sur la scène, plusieurs îlots d’instruments attendent leur capitaine pour naviguer la foule excitée. Les gens avaient hâte de se baigner dans le funk de ce septet londonien.
KOKOROKO est entré sur scène avec un confort percutant, voire nonchalant. Iels se sont installés sur leurs îles respectives, îles de cuivre, de percussions, de synthé ou de batterie aux mille cymbales. Le band habitait la confiance, iels habillaient leur air funk au sursaut afrobeat. Envouté’es par leurs propres sorts, les 7 musicien’nes se sont retrouvé’es à se dandiner en même temps, en harmonie, j’ai souri en me joignant à la cadence.

Cette prestation a accueilli plusieurs de leur nouvel EP qui sortira le 1er novembre 2024. Le petit épisode, Get The Message, dégage des effluves d’un groove qui se cachaient derrière les ballades africaines offertes dans les derniers opus. Les nouvelles propositions semblent être les branches des racines qui ont soutenu les succès comme Age of Ascent, se déployant sans retenue, loin de la timidité. Ces avant-goûts donnent envie de danser librement sous un soleil tardif de juillet, j’ai rêvé à l’été qui nous a quittés, je l’avoue.
Leur dernier et premier passage à Montréal était au Festival de Jazz en 2023. Charmé’es par leur passage de 24h et par l’immense foule qui orientait regards et tympans sur leur travail, le percussionniste nous confie garder un souvenir précieux de la ville, se rappelant lui-même fréquenter ce genre de festival accompagné de sa mère lorsqu’il était tout jeune. Se retrouver sur une scène pareille l’été dernier l’a rendu doucement ému. Suite à cet aveu, iels nous ont fait planer sur une reprise reggae de Paradise de Jean Adebambo. Une version qui semblait scintiller grâce à la voix fine et soul de Sheila Maurice-Grey, la reine du groupe.
Le temps a ralenti. Se baladant entre version allongée et respectée de leur pièce des dernières années, KOKOROKO s’offre ces rythmes improvisés avec une confiance palpable. L’extravagance était en congé. Simple, sobre, juste assez éclatant pour nous faire sourire. La soirée fut conclue par un rappel bien attendu de toustes : Abusey Jonction. Iels nous ont laissé avec cet air à fredonner sous cette douce pluie d’octobre, le cœur content, les mains réchauffées par les applaudissements grandement mérités.


















Crédit photo: Coline Beulin