Avant de repartir en création, Jesuslesfilles profitait d’un passage au Coup de cœur francophone afin de réaliser un ultime spectacle composé de chansons variées et quelques surprises.

Alors que Jesuslesfilles se prépare tranquillement à faire de la place à un nouveau chapitre dans leur discographie, il fallait d’abord dire : « au revoir » au dernier album, L’heure idéale, paru l’an dernier. Ce qui était vendu comme le dernier spectacle de la tournée de l’album fût beaucoup plus que cela.

blesse

Pour ce troisième concert en carrière, le groupe, composé de Léo Leblanc, Charles-Antoine Olivier (CAO) et Xavier Touikan, a eu de la misère à lancer le bal. Il se trouve que la machine à échantillon, qui contient leurs sons de batterie préenregistrés, semblait avoir rendu l’âme. Heureusement, l’équipe technique du Lion d’Or a réussi à tout refaire fonctionner in extremis. Évidemment, le moment où un problème du genre devait survenir, c’était durant la performance.

blesse est venu mettre le feu dans la place avec leur son unique qui ne se compare pas à leurs comparses. N’ayant sorti que trois chansons sur les plateformes d’écoutes à ce jour, on pouvait s’attendre à une courte présence sur scène. Mais avec plusieurs chansons, toutes originales, en banque, le public eut droit à une performance en bonne et due forme. J’étais même surpris de voir plusieurs personnes, dans les premières rangées, chanter les chansons au complet. Le bruit qui s’est fait à Montréal autour du groupe semble avoir porté ses fruits.

Dans une scénographie minimaliste, c’est-à-dire des nuages accrochés au plafond, le groupe s’est échangé les instruments entre les chansons et a même invité Thierry Larose sur scène pour qu’il les accompagne à la guitare. blesse est un nom qui trotte beaucoup autour de moi dans les phénomènes à voir et en entendre. Ces gens avaient bien raison de faire autant de bruit.

Jesuslesfilles

Étant un grand admirateur du dernier album L’heure idéale, je n’allais pas manquer ce spectacle. Avant même que le spectacle commence, j’ai pu jeter à un coup d’oeil la liste des chansons qui allaient être interprétées et déjà, on n’a pas affaire à ce qu’on avait entendu lors des derniers concerts du groupe. Que vous aimiez l’album Daniel ou Une Belle Table, si vous étiez là au concert, vous y avez trouvé votre compte.

Pour ce dernier concert de l’album, le groupe a invité leur amie Laurence-Anne à interpréter, avec eux L-A, tirée de L’heure idéale. N’ayant pas eu la chance de l’interpréter souvent ensemble, ce fut un beau moment d’échange entre amis. Malheureusement, puisque son micro n’était pas assez fort, il fut difficile d’entendre la voix de Laurence-Anne, ce qui a amené l’interprète à changer de micro en cours de route.

L’énergie des guitaristes Martin Blackburn et Guillaume Chiasson (Ponctuation, Bon Enfant) est assez contagieuse et a donné l’envie à plusieurs spectateurs de danser, allant jusqu’au « mosh pit » à certains moments. Si le choix des chansons était assez varié pour plaire aux puristes comme aux nouveaux fans du groupe, Jesuslesfilles n’a pas boudé ses succès comme Parasol. Celle-ci a permis à Yuki Berthiaume (Yocto) de briller par sa voix et sa présence. La formation a beau être simpliste dans sa mise en scène, ça n’en prend pas plus pour passer un bon moment. Même si on ne connaît que peu le groupe, on s’amuse quand même.

Pour terminer, je ne peux pas écrire sur un concert de Jesuslesfilles sans parler du batteur Benoit Poirier et de ses nombreuses interventions toujours aussi pertinentes qu’improbables. D’ailleurs, puisque le groupe n’avait pas de rappel en poche, celui-ci s’est sacrifié et a couru immédiatement vers une loge située à l’arrière de la salle et a interprété des chansons à répondre avec le public pendant 5 minutes. Quel homme !

Crédit photo: Charles-Antoine Marcotte