Le 3 mai 2024, le Studio TD de Montréal a accueilli pour la première fois le rappeur britannique, Giggs. En tant que spectateur, même avec une connaissance minimale de l’artiste, j’ai été immédiatement captivé par l’anticipation palpable de la foule. La réputation incontestable de Giggs, attestée par ses nombreux prix et nominations dont ceux au BET Awards et MOBO Awards, en fait l’une des figures les plus éminentes de la scène rap britannique.

Photos par Aleandre Dorval-Lemire

Alors que les lumières s’éteignaient, la DJ Cheba Iman a ouvert la soirée avec une performance magistrale, préparant parfaitement le terrain pour la tête d’affiche. Il est à noter que Cheba fait partie de la longue liste d’artistes présentés le 11 mai prochain, au Boiler Room à Montréal. Voilà un autre événement à ne pas manquer.

Giggs est apparu sur scène à 21h15, accompagné uniquement de son DJ, évitant les artifices pour se concentrer sur une performance brute mettant en avant ses compétences lyriques et sa présence scénique imposante.

Dès le début, Giggs a prouvé qu’il était dans son élément, captivant la foule avec son flow implacable et ses paroles percutantes. Il a navigué habilement entre ses albums précédents : Walk in da Park, Landlord, When will it stop, Let em have it et ses titres plus récents tirés de son dernier projet Zero Tolerance.

À chaque nouveau morceau, l’emprise de Giggs sur le public se renforçait, provoquant des ovations frénétiques et un enthousiasme contagieux. Son attitude décontractée, mais assurée sur scène témoignait de son expérience acquise au fil des années sur la scène mondiale.

À plusieurs reprises, Giggs a souligné l’importance pour lui de ce premier concert à Montréal. Il a ensuite enchaîné avec une série de morceaux, dont le titre à succès Man don’t care, un titre avec plus de 60 millions d’écoutes en ligne. Ce morceau a été accueilli par des acclamations et des chants enthousiastes de la foule montréalaise.

À mi-chemin de son spectacle, Giggs a démontré qu’il était prêt à partager la vedette lorsqu’il a invité les membres du Wass Gang à le rejoindre sur scène, provoquant une forte réaction.  Avec fluidité, Giggs est passé de morceaux énergiques tels que Baby et Lock Doh à des morceaux plus introspectifs tels que The Essence ou You raised me, créant ainsi un crescendo émotionnel et une intensité captivante.

Un moment particulièrement drôle a été lorsque Giggs a évoqué son passage aux douanes canadiennes soulignant la différence entre la légalisation du cannabis au Canada et le paysage juridique britannique, ajoutant une touche d’humour à sa performance.

À son apogée, Giggs a livré des performances remarquables de ses morceaux les plus récents Hallelujah, Folklore et We Nuh Fraid, la foule semblant connaître chacun de ses mots par cœur, durant la totalité de son spectacle de plus d’une heure et demie. 

Cette soirée au Studio TD présentée par Evenko, n’a pas seulement confirmé le statut de Giggs en tant qu’icône mondiale du rap, mais elle a aussi écrit une nouvelle page dans l’histoire de la scène musicale live de Montréal. Et pour ceux qui étaient là, c’était un moment qu’ils n’oublieront pas de sitôt.

Crédit photo: Alexandre Dorval-Lemire