
Francouvertes 2025 | Préliminaires #3: Naïma Frank, Delphine et Kat Pereira
Une troisième soirée des préliminaires remplie, salle comble. Au menu : émancipation, cri du cœur, et poésie qui résonne. Comme quoi la musique faite par les femmes est d’une richesse délectable.
Photos par Coline Beulin

Lydia Képinsky
La scène fut bénie par Lydia Képinsky, simplement accompagnée d’une guitare et d’un peu de synthés. L’offrande de versions compressées de ses chansons habituellement explosives mettait l’eau à la bouche, un peu comme une petite bouchée au Costco. Petit coup de nostalgie, Képinski nous lit quelques archives des commentaires soigneusement préservés sur les papiers originaux. Loin d’être épileptique et décevante, cette première partie a bien mis la table, nous laissant sur un menu féministe fort attendu par le public très présent.

Naïma Frank
Attaquée dès le départ par une pluie de simples électros, calibrant le mouvement de la salle, Naïma Frank s’approprie la scène avec aisance. Dès le départ, les vents de soul, aux élans électros dansants, surprennent la marée qui affichait complet du Lion d’Or. Elle nous a invités dans son périple vers son émancipation, pour célébrer en grand sa libération des anciennes prisons de culpabilité et de jugement imposées par une société bien trop penchée sur la parure. Elle nous a livré le résultat de nombreuses heures de travail sur Ableton, avec des sons à la texture peu commune. Elle sait naviguer les mots, sa poésie a tissé la mise en scène pour en faire une courtepointe bienveillante. Bien plus que cette douceur en poésie, son électro-soul prenait quelques détours plus sombres, allant nous titiller avec des basses fréquences puissantes et des fenêtres de percussions impressionnantes offrant un paysage rafraîchissant. Vivement la floraison de ce projet qui est résolument mûr, quelques pièces sont disponibles à la dégustation sur plusieurs plateformes numériques déjà, faites le détour !

Delphine
Sensualité, puissance. Ça frôlait l’arrogance et c’est une bonne affaire. On baignait dans un univers soul, funk, pop, au détour punk-ish. Delphine a une voix solide, sachant valser les nuances, guidant ses musiciens avec une autorité juste. Dans sa prestation de Tranquille, elle a su transporter le public et captiver l’attention de toustes par la sensualité et l’agressivité justement tranquille de la pièce. Sa voix puissante signe la chanson de frissons indomptables. Du beau travail. On avait autant envie de se battre que de frencher. Ceci dit, il faut dire que c’est du déjà-vu. Mais fait par Delphine, ça vaut le détour. Son dernier EP Hallucinogène est disponible partout et la chanson éponyme est un bon ver d’oreille, vous êtes averti·es.

Kat Pereira
Le vin orange, ça goûte comme la musique de Kat Pereira. Raffinée, explosive, surprenante, effervescente, pis certainement colorée. Ici, on s’est fait prendre dès le départ par un genre de trame sonore de jeu vidéo vraiment cool, le genre de jeu dont tu deviens accro et que tu veux jouer tout le temps, sans arrêt. Pour ensuite se téléporter dans un univers jazz qui me rappelle la Diane Tell de Chimère. Non pas par la ressemblance, mais plutôt par l’audace de la rythmique et le plaisir affranchi. Ça polyphonait, ça surprenait, on avait des refrains chantants, des histoires sensuelles, parfaitement personnelles dans lesquelles on peut facilement s’y retrouver. La prestation a semblé durer 3 secondes et demie, tout en ravageant le public au passage. Le paysage sonore gorgeait de merveilles singulières, un nouvel éventail auditif, par les textures et la manière dont c’était servi. Kat Pereira a de l’expérience, on a de la chance d’assister à l’éclosion de sa musique à elle. Différent, rafraîchissant, ça rock. Hâte d’entendre ce projet se déployer. Rien de sorti encore, le monoplage Je ne crois plus au karma sera disponible à l’écoute le 20 mars. Excitant !
Palmarès
- Muhoza et sa troupe
- Kat Peirera
- Naïma Frank
- Dogo Suicide
- Oli Féra
- Delphine
- Mélodie-Jade
- Alex LeBlanc
- De Mal en Pire
Ça continue la aujourd’hui avec la quatrième soirée des préliminaires !
















































Crédit photo: Coline Beulin