Concerts

Francouvertes 2023 | Préliminaires – Soir 3 : Jeanne Côté, Renaud Gratton, Katia Rock et Laura Lefebvre

Dans le cadre du concours-vitrine Les Francouvertes, le public avide de chansons francophones tous azimuts était de nouveau convié à une autre soirée de préliminaires. Cette fois-ci, ce sont Jeanne Côté, Renaud Gratton et Katia Rock qui avaient la tâche de séduire jury et auditoire et c’est l’ex, Laura Lefebvre, qui ouvrait la soirée avec une courte prestation.

Crédit : Alexya Crôteau-Grégoire

Laura Lefebvre

L’autrice-compositrice faisait partie de la cohorte de la 22e édition des Francouvertes. Elle a également été une finaliste appréciée du Festival international de la chanson de Granby. Laura Lefebvre nous a donc présenté trois chansons, dont une toute nouvelle, en conclusion de sa prestation; pièce qui devrait faire partie d’un album à paraître au printemps 2024. Les nouvelles chansons de l’artiste, colligées sur des pistes sonores programmées, évoquaient par moments la musique d’Angelo Badalamenti, compositeur récemment décédé et qui a travaillé sur les musiques de la vaste majorité des œuvres cinématographiques de David Lynch. Une entrée en matière aérienne et en douceur assez réussie qui mettait bien la table à la soirée à venir.

Crédit : Alexya Crôteau-Grégoire

Jeanne Côté

Accompagnée par trois musiciens, Jeanne Côté propose un univers qu’elle qualifie elle-même de « folk pop alternatif ». Elle revendique des influences féminines comme Marie-Jo Thério et Kate Bush. Or, on y décèle également des ascendants de l’auteur-compositeur québécois, feu Sylvain Lelièvre. En janvier dernier, elle a fait paraître un premier album, en bonne et due forme, intitulé Suite pour personne.

C’est donc bien installé derrière son piano qu’elle a entamé sa prestation avec l’émouvante et dépouillée J’suis là. La présence scénique authentique et sincère de Jeanne Côté nous a donné envie de l’écouter très attentivement.

Le groupe qui l’accompagnait a démontré toutes ses compétences dans l’excellente interprétation d’Ouragans, autre pièce tirée de son premier opus. En fait, l’auteur de ces lignes fut charmé par la simplicité, l’intégrité et l’authenticité de l’artiste. Ces qualités humaines, combinées à cette musique sans fioritures qu’elle nous a présentée avec aplomb, a réussi à garder le public totalement captif… chose très rare en cette ère où l’hyperactivité sous toutes ses formes est vénérée. Une excellente prestation.

Crédit : Alexya Crôteau-Grégoire

Renaud Gratton

Pour sa part, Renaud Gratton propose une mixture de soft rock et de psychédélisme synthétique. Il a démarré avec une pièce titrée Never Ending Lavage portant sur les défis reliés à la planification de la lessive dans un couple… Le ton était donné. Si de prime abord, les textes terre à terre de Gratton nous ont fait un peu sourciller, c’est l’humour décalé et subtil qu’il insuffle à son approche littéraire qui nous a lentement gagnés à sa cause.

Il est difficile de classer Renaud Gratton dans une catégorie musicale précise tant ce qu’il propose est éclectique. Dans une chanson nommée Mycologie, on a pensé à la formation Eels. Dans Des goélands des urubus, il nous a escortés vers une sorte d’électro-pop tropicale. Et il nous a aussi présenté un morceau hautement accrocheur évoquant à la fois l’univers d’Elton John et celui des Beatles. Cette diversité stylistique n’a pas empêché les enfants de Renaud Gratton de danser joyeusement sur les chansons de leur père.

Bref, on a eu droit à une prestation musicalement impeccable et charmante dans l’ensemble. Mais pour la suite des choses, on souhaite à l’artiste une direction musicale moins éparpillée ce qui nous permettra peut-être de mieux saisir quelles sont les réelles intentions créatives de l’artiste.

Crédit : Alexya Crôteau-Grégoire

Katia Rock

Cette artiste pluridisciplinaire innue, originaire de la communauté de Maliotenam sur la Côte-Nord nous présentait l’année dernière un premier album intitulé Uapen Nuta / Terre de nos aïeux.

C’est accompagné d’un batteur et de deux guitaristes que Katia Rock s’est présentée sur scène. Pour l’occasion, elle était vêtue d’un costume traditionnel autochtone. Dès son entrée, c’est sa voix, d’une magnifique limpidité, qui a vraiment capté notre attention.

Cela dit, l’enrobage folk rock assez conservateur des chansons de l’artiste mériterait une petite cure de jouvence. Les chansons qu’elle nous a présentées auraient probablement bénéficié de l’ajout d’éléments sonores électros et/ou orchestraux (cuivres, cordes, etc.) afin de leur attribuer une aura plus « dramatique ». Et comble de malheur, lors de la troisième chanson, un problème lié au séquenceur géré par le batteur de la formation a plongé le groupe et l’artiste dans une certaine confusion.

Qu’à cela ne tienne, en conclusion, tout ce beau monde s’est ressaisi en nous présentant une chanson nettement plus abrasive. Dans un format plus décapant, l’interprétation théâtrale de Katia Rock prend alors tout son sens. Ce fut une prestation certes inégale, mais aucunement dénuée d’intérêt.

Palmarès

1. Jeanne Côté
2. Jeanne Laforest
3. Cure-Pipe
4. Reno McCarthy
5. Katia Rock
6. Bourbon
7. Rossomodo
8. Renaud Gratton
9. Claudie Létourneau

On vous donne rendez-vous demain. Pour l’occasion, c’est Charles-Antoine Marcotte qui couvrira cette quatrième soirée de préliminaires qui mettra en vedette : Héron, Marie Céleste et Velours Velours. Et c’est l’ex, Ariane Roy, qui réchauffera le public pour les trois artistes susmentionnés.

Inscription à l’infolettre

Ne manquez pas les dernières nouvelles!

Abonnez-vous à l’infolettre du Canal Auditif pour tout savoir de l’actualité musicale, découvrir vos nouveaux albums préférés et revivre les concerts de la veille.