Francouvertes 2022 – Soir #2 des préliminaires : pataugeoire, Hôte et Zach Boileau
Retour sur la deuxième soirée des préliminaires des Francouvertes 2022 qui a vu défiler sur la scène du cabaret du Lion d’Or pataugeoire, Hôte et Zach Boileau.
Série J’aime mes ex+ ― Fanny Bloom
Fanny Bloom est venue chatouiller les touches de son piano pour le plaisir du public des Francouvertes dans le cadre de la série J’aime mes ex+. La particularité de cette série, qui reprend le concept de ramener d’anciens participants des Francouvertes pour ouvrir les soirées, est d’obliger les artistes à présenter quelque chose de nouveau. Dans cette optique, Fanny Bloom s’est franchement mise en danger. Celle qui n’a pas sorti de matériel original depuis la chanson Cinéma en 2020 a offert deux nouvelles chansons « que je n’ai jamais fait devant personne sauf le sonorisateur tantôt », a-t-elle avoué avec humour. D’ailleurs, la première de ces deux nouvelles compositions a été terminée deux jours avant sa prestation. Sa voix particulière a su mettre la table pour la soirée spéciale qui allait suivre.
pataugeoire
En montant sur scène, Agathe Dupéré, l’humaine derrière pataugeoire, semblait visiblement émue d’être sur la scène du Lion d’Or. Si je connaissais un peu le projet, je ne l’avais jamais vu en spectacle. Après quelques notes, pataugeoire m’a charmé. Chaque chanson est une expérience sonore qui évolue selon son propre rythme. Pataugeoire est un terrain de jeu pour la bassiste, ça paraît et c’est foutrement bien fait. Elle a su amener le public dans son univers bien à elle. La formation a une présence marquante sur scène. Moment culminant de la soirée s’il en est un? Lorsque le groupe a offert oversaturated en toute fin de performance. C’était cette chanson que nous avions reçu pour préparer le podcast de présentation des 21 candidats avec ma collègue de sorstu.ca. Si j’avais apprécié la pièce enregistrée, j’avais vraiment hâte de voir comment elle prendrait vie sur scène. Je ne suis franchement pas déçue!
Hôte
Avouons-le d’entrée de jeu, Marc-André Dupaul, l’homme derrière le projet musical Hôte, a une voix des plus particulières. J’ai l’impression que c’est le genre de voix que l’on aime ou que l’on déteste. J’entends d’ici Louis-Juan Cormier et les autres pages de memes musicaux me pointer du doigt après cette deuxième référence à Karkwa en deux jours, mais je n’ai pas le choix. Ça m’avait frappée à l’écoute de l’enregistrement de Chimères (que nous avions eu pour préparer le podcast), ça m’a frappé une fois de plus ce soir : l’ouverture de cette pièce sonne exactement comme du Karkwa. Littéralement. Même si ça ne dure que quelques secondes, la comparaison s’impose. Pourtant, le groupe n’offre pas le même genre de musique, puisant plutôt dans l’expérimental, l’électro et le rock. Après la performance de pataugeoire, qui avait littéralement tout arraché une dizaine de minutes avant, la performance d’Hôte est un peu tombée à plat, selon moi. Comme il s’agissait de deux projets expérimentaux, la comparaison se faisait d’elle-même. Là où les musiciens de pataugeoire possédaient la scène du Lion d’Or, ceux d’Hôte étaient cantonnés en demi-lune derrière leurs multiples instruments. Car ce que propose la formation de Dupaul, c’est une formule hybride entre les sons organiques et électroniques. Ses musiciens avaient pratiquement tous un instrument électrique (guitare, basse) et électronique (synthétiseur notamment), ce qui entravait leur mouvement. Une chance que Marc-André Dupaul s’est laissé aller à plusieurs headbangs, sinon cette performance aurait été malheureusement très statique.
Zach Boileau
D’entre de jeu, je dois indiquer que j’ai assisté à cette deuxième soirée du confort de mon salon. Il s’agit d’une information importante, puisque la performance de Zach Boileau a connu plusieurs ratés technologiques. J’insiste sur le mot technologique. Au tout début de sa prestation, un bogue sonore l’a fait sonner comme un chipmunk. Si ça pouvait sonner amusant et permettre son lot de blagues, ça m’a évidemment empêché de profiter pleinement de la proposition de l’artiste. La performance a connu plusieurs autres ratés, comme des petits sauts au niveau de l’image et du son. Il s’agissait du deuxième spectacle de Zach Boileau avec son projet solo. Ceci peut expliquer pourquoi il semblait aussi nerveux dans les premières pièces. Puis, vers Merci de rien, la 5e de 7 chansons présentées, cette nervosité a semblé se tasser et on a pu voir tout le potentiel de l’artiste. Avec Marteau piqueur, Zach Boileau est allé piger dans la saveur country, ce qui ne m’a pas déplu. J’ai même trouvé que ça le mettait bien en valeur. La finale plus rock de sa dernière pièce, Autophobie, m’a laissée une bonne impression. Avant son passage ce soir sur les planches, j’avais écouté le mini album Merci de rien de Boileau. Si je lui avais alors trouvé un petit quelque chose Fred Fortin vocalement (qui est une de ses influences selon ses dires), j’ai trouvé que ce soir il se rapprochait davantage de Vincent Vallières dans sa livraison vocale.
Après ce second soir de préliminaires, le classement se lit ainsi :
1. Hôte
2. NINAN
3. FAÇADES
4. pataugeoire
5. Vidjay Rangaya
6. Zach Boileau
Lundi prochain, le 21 mars 2022, ce sera au tour de Rau Ze, BéLi et YUYU de venir montrer de quel bois ils se chauffent.